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Assises : L’homophobie au centre des débats du procès de la Souris Chaude

Hier se déroulait la première journée d’assises. Jonathan Brézé encourt la prison à perpétuité pour avoir porté, le 20 octobre 2009, plusieurs coups de couteaux à un homme, avant de s’enfuir avec le téléphone portable et les clés de la voiture de sa victime. Crime homophobe ou non?   A l’énoncé des faits, le prévenu […]

Ecrit par Emmanuelle Bouveret – le mardi 30 août 2011 à 07H33

Hier se déroulait la première journée d’assises. Jonathan Brézé encourt la prison à perpétuité pour avoir porté, le 20 octobre 2009, plusieurs coups de couteaux à un homme, avant de s’enfuir avec le téléphone portable et les clés de la voiture de sa victime. Crime homophobe ou non?

 
A l’énoncé des faits, le prévenu a tenté de prendre la parole pour montrer son désaccord sur les chefs d’inculpations, ce qui lui a valu un rappel à l’ordre. Me Anilha a du calmer son client pour éviter son expulsion.
 
L’expert médical a expliqué que la victime devait son salut à des coups portés à quelques millimètres des fonctions vitales. Entre autre, une plaie au cou qui a évité de peu la carotide, un traumatisme crânien avec fracture du crâne et un coup porté au thorax touchant le poumon. Aucune lésion de défense, ce qui signifie pour l’expert que l’attaque a du être très rapide.
La victime, homosexuel de 45 ans, raconte avoir vu la veille des faits du 20 octobre son agresseur. La plage de nudistes étant réputée pour sa fréquentation homosexuelle, il l’a alors regardé avec insistance pour le draguer mais celui-ci n’a pas  répondu à ses avances et est parti.
 
Le lendemain, quand il le revoit à quelques mètres, il se dit qu’il a peut être une chance… D’ailleurs le jeune homme vient vers lui, demande des "feuilles Jobs", se retourne et prend dans son sac un couteau et tente de l’égorger. La victime se relève avant de s’écrouler et se cogner le crâne, puis est frappé de trois autres coups de couteau. Laissé pour mort, il rampe pour demander de l’aide.
 
La version de l’accusé est toute autre et ne cesse de changer. Pendant l’instruction il a déclaré qu’il se baignait et bronzait nu et voulait "mater" des femmes. Il dit avoir été "provoqué" car la victime se masturbait en le regardant alors qu’il était en tenue de bain, ce qui l’a bouleversé et choqué, et c’est pour ça qu’il est revenu pour se venger mais sans vouloir tuer. D’ailleurs, il a dit au juge d’instruction qu’il avait fait exprès de ne pas atteindre les organes vitaux.
 
A l’audience, la version est toute autre. Il dit ne pas connaître au moment des faits la réputation de la plage, pourtant connue pour ses rencontres masculines. Bien qu’ayant été choqué par la scène de la veille, il est revenu sans intention de se venger et ne pensait pas revoir sa victime. C’est quand il s’est approché pour lui demander des papier cigarettes qu’il a reconnu l’homme de la veille. Selon lui, c’était trop tard pour reculer. La victime lui aurait alors touché les fesses. "Il m’a touché mais il avait pas le droit, je ne le connais pas!". Sans réfléchir, il a sorti son couteau et a porté des coups à la gorge et près du coeur, sans savoir que cela pouvait être mortel. L’accusé dit avoir perdu le contrôle. Tout le récit est différents des faits rapporté pendant l’instruction.

Interrogé sur les incohérences entre ses versions successives, Jonhatan Brézé dit avoir menti à l’époque. "Je préférais passer pour un criminel que pour un homosexuel". Quand au téléphone et aux clés de voiture, il ne les a pas volés, "elles étaient par terre"…

 
Quand le juge lui demande s’il a des problèmes avec l’homosexualité, il répond par la négative. Pourtant, il a déposé une plainte pour viol contre les gardiens de prison avant d’avouer à la barre que c’était un mensonge pour être tranquille!
 
Aujourd’hui, c’est au tour des experts de parler de l’accusé avant les plaidoiries et le verdict attendus en fin de journée.

 

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