La matinée d’audience du deuxième et dernier jour de procès de Jean-Charles Artaban a été marquée par la prise de parole de l’accusé.
En dehors des sempiternels « je ne sais pas, je ne me souviens plus, peut-être » auxquels il avait habitué à la salle, Jean-Charles a cette fois-ci pris la parole. Il répond à l’un de ses avocats :
« – Avez-vous des choses à dire ? C’est le moment.
Le silence dans la salle n’est entrecoupé que par les sanglots de la mère de Mathéo.
– « Je ne sais pas ce qui s’est passé dans ma tête. Désolé de ne pas pouvoir en dire plus »
L’accusé n’en dira effectivement pas plus et dès que les détails sordides de décapitation et d’éviscération sont évoqués, il se replie derrière son amnésie.
Les audiences de la matinée ont pourtant permis d’établir une image assez claire de la personnalité d’Artaban. L’homme est retiré de la société, associable, avec une personnalité psychopathe. Par ce terme, l’expert entend un trouble de la personnalité caractérisé par une froideur et une absence de remords. Il est décrit comme « impulsif, intolérant à la frustration ».
Les analyses psychiatriques et neurologiques n’établissent aucune pathologie susceptible de faire perdre son discernement à Artaban. Il est donc entièrement accessible à une sanction pénale. L’expert n’exclut d’ailleurs pas une « stratégie défensive à se faire passer pour fou ».
Loin de toute substance toxique et sevré d’alcool depuis sa détention, les psychologues ont même observé « une amélioration notable du comportement » d’Artaban. La cour a donc rejeté une nouvelle fois la demande de la défense concernant une analyse psychiatrique supplémentaire.