« La procédure de catastrophe naturelle répond à des procédures très précises et des critères de temps et scientifiques« , rappelle le secrétaire général de la préfecture, Xavier Brunetière.
Cet après-midi, la Préfecture a convoqué la presse pour un faire un point précis sur les conditions de l’arrêté de catastrophe naturelle pris dans 16 communes sur les 24 que compte la Réunion, après le passage du cyclone Bejisa. Objectif, désamorcer la polémique lancée par certains maires des communes oubliées et rappeler les règles qui prédominent en matière de classement d’état de catastrophe naturelle.
« Il n’y a pas eu de communes oubliées« , rappelle Xavier Brunetière. Pour obtenir l’état de catastrophe naturelle, une commission d’expertise s’est réunie rapidement à Paris – pour rappel lors du passage de Dumile l’état de catastrophe naturelle n’avait été déclaré qu’en avril – et l’arrêté a été pris 15 jours après le passage du phénomène.
« Il faut des vents de 145 km/h pendant plus de 10 minutes et des rafales à 215 km/h »
« Le délai a été extrêmement rapide. Mais tous les critères n’ont pas été pris en compte encore comme la forte houle ou les glissements de terrains« , tient à souligner le secrétaire général. Les critères retenus par les assurances n’ont pas permis de classer certaines communes dans l’arrêté de catastrophe naturelle. Il faut des vents de 145 km/h pendant plus de 10 minutes et des rafales à 215 km/h. « En dessous, c’est la garantie tempête des assurances« , souligne Xavier Brunetière.
Dans les faits, la Préfecture pourra de nouveau transmettre les études chiffrées (Météo France ou BRGM) et saisir à nouveau la commission catastrophe naturelle. « Il pourra y avoir un arrêté complémentaire catastrophe naturelle. C’est la contre-partie pour avoir opté pour une déclaration rapide de l’arrêté« , poursuit-il.
49 millions d’euros de perte pour l’agriculture réunionnaise
Pour autant, les professionnels et particuliers résidant dans les communes n’ayant pas eu la reconnaissance de catastrophe naturelle peuvent faire jouer leurs assurances normalement. « Le fait de ne pas être reconnu catastrophe naturelle ne signifie pas que les assurances ne jouent pas« , précise Xavier Brunetière.
Et pour ceux qui n’auraient pas d’assurance, le fonds de secours débloqué par le ministère des Outre-mer est disponible. Un fonds qui sert essentiellement pour les agriculteurs dont les productions agricoles ne sont généralement pas assurées. « La procédure fonds de secours a été déclenchée dès le 6 janvier« , rappelle Louis Biannic, directeur de la DAAF (Direction de l’alimentation de l’agriculture et de la forêt de la Réunion).
En ce qui concerne l’agriculture réunionnaise, les pertes liées au passage de Bejisa sont estimées à plus de 49 millions d’euros selon la DAAF. Louis Biannic a assuré que tout serait fait pour que la production agricole à la Réunion reprenne le plus rapidement possible.