Revenir à la rubrique : Economie

Aquaculture: Un nouveau directeur à l’Arda pour « un nouveau souffle »

Six mois après leur manifestation devant les bassins d'aquagol de l'Etang Salé, les professionnels de l'aquaculture réunionnaise guettent la reprise de la filière. Un nouveau directeur a été désigné et les intentions des uns et des autres semblent aller dans le même sens.

Ecrit par LG – le vendredi 08 août 2014 à 17H02

Un nouveau directeur a été désigné à la tête de l’Association Réunionnaise de Développement de l’Aquaculture en juin dernier en remplacement de Pierre Bosc, démissionnaire, partie au terme d’une rupture conventionnelle.

La Région semble, de son côté, résolue à tourner la page. Un tour d’horizon des aquaculteurs de la place laisse aussi transparaître des discours plus optimistes qu’il y a quelques mois même si des réserves persistent.

Professionnel à Sainte-Suzanne, Hervé Sinama est de cela. « C’est une filière qu’il faut absolument soutenir, qui est en plein boom dans le monde », exhorte-t-il. Les relations houleuses avec l’Arda, il les range au rayon du passé désormais. « L’Arda nous fournissait les juvéniles et avait pour mission de développer la filière, ça c’est bien passé comme ça dans les premières années mais après il n’y a plus eu de suivi », regrette-t-il.

Hervé Sinama compte désormais sur la mise en place d’un technicien diligenté par la Région pour faire repartir la filière. « C’est un spécialiste qui travaille en Afrique et qui vient tous les 4 mois nous donner des conseils », avise-t-il.

De l’autre côté de l’île, à l’Etang-Salé, Max Dyckerhoff éleveur aquacole, se félicite des premiers contacts avec le nouveau directeur mais ne passe pas non plus sous silence les conclusions d’un rapport sur la filière qui fait état d’une situation catastrophique. L’éleveur de l’Etang-Salé n’est pas surpris mais se désole simplement que cet audit n’en soit resté qu’à l’évaluation de la filière sans évoquer précisément le rôle joué par l’Arda dans sa chute, surtout lorsque celle-ci « a fait couler la coopérative aquacole – un outil qui marchait bien – à partir de 2007 lorsqu’elle est devenue actionnaire de la SAM » (société aquacole des mascareignes).

Les aquaculteurs réunionnais, qui ne se comptent plus que sur les doigts d’une seule main (4 voire un 5e qui souhaite se relancer), cristallisent désormais leurs attentes autour de l’étape fondamentale que constitue la production de juvéniles. « Une filière est envisageable que lorsque l’on aura assuré cette question », répète en forme de message aussi destiné à la Région, Max Dyckerhoff. Un courrier en ce sens doit être envoyé en milieu de semaine prochaine pour le rappeler. Nous aurons l’occasion d’y revenir. « Je préfère en garder le contenu aux destinataires pour l’instant », formule l’aquaculteur.

« Responsabiliser les aquaculteurs »

« Nous avons tenu quatre réunions avec les professionnels », avise Emmanuel Tessier, le nouveau directeur de l’Arda et ex-directeur de la réserve naturelle marine de la Réunion. En poste depuis juin, il prend ses marques tout en ayant à l’esprit de « trouver un équilibre entre les deux interfaces de l’Arda, entre centre de recherche et production ».

La communication officielle est assurée par la conseillère régionale Colette Caderby, présidente de l’Arda. « Nous voulons responsabiliser les aquaculteurs sur leurs propres bassins ». Des difficultés de trésorerie mises en avant par les professionnels lors de leur mouvement de grogne de début d’année, Colette Caderby affirme qu’une remise gracieuse d’alevins a été faite. Le temps de voir passer l’orage avant d’envisager 2015 sous de meilleures perspectives.

« Il n’y a plus de poissons actuellement sur les étales », fait savoir Max Dyckerhoff, dépité mais prêt à rebondir. Il espère désormais que l’Arda privilégiera la production locale. « L’Arda a toujours oublié notre pays. C’est très bien la coopération dans la zone, la coopération régionale, mais l’essentiel à sauvegarder est ici. Il n’y a rien du tout à la Réunion sauf sur l’aspect recherche où là, oui, des millions ont été injectés effectivement ».

« Nous voulons donner un nouveau souffle à la filière », poursuit la conseillère régionale en charge de la filière.

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

« L’octroi de mer : c’est n’importe quoi ! » selon l’UCOR

L’Union des Consommateurs de La Réunion (UCOR) publie une lettre ouverte critiquant l’octroi de mer pour son impact sur le coût de la vie et exige sa suppression immédiate, ainsi que le financement des communes et de la région par l’État, pour protéger le pouvoir d’achat des Réunionnais.

Dérogation pour les produits de construction : « Une victoire écologique et sociale » pour Gaillard et Ratenon

Dans un communiqué, les députés Jean Hugues Ratenon et Perceval Gaillard saluent la décision du Parlement européen d’autoriser La Réunion et les autres territoires ultramarins à importer des produits de construction de pays tiers sans marquage CE. Une mesure permettant de réduire les coûts pour les entreprises et les consommateurs, tout en réduisant l’impact écologique associé au transport.

La CRC épingle la SAPHIR sur la gestion durable de l’eau

La Chambre régionale des comptes de La Réunion a publié son rapport d’observations définitives sur la société d’aménagement des périmètres hydroagricoles de La Réunion (SAPHIR), après son premier contrôle initié en février 2023. Le rapport, qui a finalisé ses observations en octobre 2023, critique les pratiques actuelles de SAPHIR, soulignant sa dépendance financière aux ventes d’eau et ses modalités d’action qui ne s’inscrivent pas pleinement dans une gestion durable de l’eau.

Henri Nijdam : “Le Quotidien ne sera pas un journal low-cost”

Propriétaires depuis ce mercredi à minuit du Quotidien, Henri Nijdam et Jean-Jacques Dijoux ont livré quelques éléments sur le futur du journal. Aux lecteurs, les nouveaux hommes forts de ce pilier de la presse locale assurent que Le Quotidien nouvelle formule sera de qualité.