En Martinique, les stations essences ne sont pas toutes ouvertes et la population le sait. Suspendus à une liste faisant état des stations services encore ouvertes, les Martiniquais doivent s’armer de patience… pour un peu d’essence…
C’est dans une note diffusée quotidiennement par une commission associant le « Collectif du 5 février« , le groupement des pétroliers et les services de l’Etat, que la population peut prendre connaissance des stations essences disponibles. Par ailleurs, l’utilisation des bidons d’essence est prohibé et le « plein » reste limité à 30 € par personne. Après les débordements qui ont eu lieu chez le voisin Guadeloupéen, les stations essences locales qui sont ouvertes ont été placées sous la protection des forces de l’ordre.
Ce sont des files d’attente très longues (parfois 6 à 8 heures) qui sont désormais observables en raison de ces rationnements. Sous le soleil, les files de véhicules ne se désagrègent jamais. La nuit, des automobilistes courageux s’endorment en attendant la réouverture des pompes à essence. L’accès aux stations services reste délicat puisque certaines d’entre elles ont été le théâtre de scènes d’agitation : des clients, bidons à la main, exigeaient d’être servis…
Contraints à la fermeture depuis le début de la grève générale, les hypermarchés et supermarchés ont laissé place aux petits commerces de proximité qui assurent, tant bien que mal, la vente des stocks restants.
D’après le journal La Dépêche, les planteurs de bananes sont aussi largement concernés et touchés par ce conflit qui dure. Plusieurs d’entre eux ont ainsi pris l’initiative de distribuer leurs bananes gratuitement en signe de protestation. Toujours selon cet organe de presse, les groupements de producteurs martiniquais affirment avoir déjà perdu plus de la moitié de 9.000 tonnes de bananes. Dans une lettre adressée au « Collectif du 5 février« , ces derniers exigent l’embarquement rapide des 1.500 tonnes restantes qui peuvent encore être sauvées.
Pour le moment, la situation est calme dans le département mais si les négociations, en cours, entre le patronat et les syndicats tardaient à aboutir, des débordements pourraient survenir…