Après plus de six années passées à la tête de l’Agence régionale de santé de l’Océan Indien (ARS OI), Chantal de Singly quittera la structure la semaine prochaine, remplacée par le directeur général de l’ARS de Poitou-Charentes, François Maury. L’occasion pour la responsable sanitaire de faire le bilan de ses années à La Réunion.
À quelques jours de son départ, Chantal de Singly se félicite des avancées de l’ARS OI dans de plusieurs domaines, comme dans le médico-social, avec l’ouverture d’établissements pour les personnes âgées mais aussi pour les personnes porteuses de handicap. « On a bien travaillé aussi avec la médecine libérale », note-t-elle. « On a par exemple développé la prévention du diabète, en investissant les libéraux sur des actions communes. On a maintenant grâce aux libéraux des maisons de santé où l’on fait de l’éducation thérapeutique, en apprenant à la population à mieux manger, moins boire d’alcool… ».
L’autre grand motif de satisfaction pour Chantal de Singly dans le domaine de la santé publique est d’avoir su éviter une grande crise sanitaire. Elle précise que l’ARS « s’est organisée pour faire face à des risques sanitaires aigües » afin d’éviter une épidémie de grande ampleur de chikungunya ou de dengue.
La future ex-directrice de l’agence se félicite également de la mise en place du CHU Réunion (créé en 2012), retardée durant de nombreuses années par les tensions entre les centres hospitaliers de Saint-Denis et de Saint-Pierre. « Maintenant, assure-t-elle, la question d’avoir deux CHU ne se pose plus ».
En revanche, elle reconnaît que travailler sur deux départements éloignés comme La Réunion et Mayotte n’est pas facile, « mais pas impossible ».
Sur son action, Chantal de Singly aurait aimé développer le volet de la prévention et « aller plus loin dans notre capacité à faire bouger les choses ». « Il faut sûrement que nous jouions notre rôle pleinement pour que les choses s’améliorent dans notre mode de vie », explique-t-elle.
Avant de partir à la retraite, Chantal de Singly s’est vu confier une mission de quatre mois par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, sur la stratégie de santé pour les Outre-mer. « Il y a des choses qu’il faut regarder de plus près pour les Outre-mer, comme la lutte contre les moustiques, la dengue, le chikungunya… Des sujets bien spécifiques qui ne sont parfois pas bien traités au niveau national », indique-t-elle.
À la suite de cette mission, elle remettra un rapport en décembre au ministère de la Santé.