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Apprentis truands, bricoleurs sans cervelle…

Tribunal correctionnel de Saint-Pierre, le 6 mars 2014:

Ecrit par Jules Bénard – le vendredi 07 mars 2014 à 09H59
Décontractés à la barre, ils arborent baskets de marque, jeans ou survêtements de prix et ne semblent pas gênés d’être arrivés là menottes aux poignets. Appelons-les A, B, C et D car ce serait leur faire trop d’honneur que de les propulser vers la postérité. Ces chapardeurs maladroits, loin de l’univers des caïds, ne sont que des bricoleurs de la cambriole.
 
A eux quatre, malgré leur jeune âge, ils collectionnent un nombre impressionnant d’heures de colle fermes, à savoir des années de prison pour des délits qui lassent à force de se ressembler : vols avec effraction, recels… L’un d’eux se vante même de 13 condamnations à lui tout seul.
 
Le fait de se faire prendre, bêtement, ne les corrige pas. Et quand on dit bêtement… Un de ces « cerveaux » n’a eu de cesse, une fois un téléphone subtilisé, d’y introduire la carte SIM de sa concubine ! En fonction de quoi il s’est fait enchrister aussi sec.
 
Cette fois, entre juin et juillet 2013, ils ont visité pas moins de quatre villas entre Saint-Leu et Saint-Pierre. Mais dans le registre gros doigts, ils sont champions. Ainsi, sur la foi de renseignements fournis par un copain peu fiable, ils décident d’aller chaparder une moto à Saint-Leu. La moto n’est pas au rendez-vous ? Qu’importe, ils ne seront quand même pas venus pour rien et se rabattent sur quelques bricoles.
 
Au compteur de leurs larcins, des bijoux de prix, des vélos, du matériel multimédia, une tortue (!), des appareils photo… Les maisons sont fouillées de fond en comble et seuls les objets aisés à revendre disparaissent. On est loin d’Arsène Lupin.
 
D’ailleurs, ces si peu gentlemen cambrioleurs ont tellement peu de classe qu’ils n’arrivent pas à fournir des explications cohérentes aux gendarmes, s’emberlificotent dans leurs récits, changent plusieurs fois d’avis et, surtout, se chargent mutuellement avec une aisance très peu classe.
 
Le plus navrant dans cette lamentable histoire est que l’un d’eux, marié, quatre enfants, travaille depuis longtemps comme marin pêcheur (très bien coté) à la SAPMER ; qui lui garde son emploi au chaud pendant quelque temps… pourvu que ce ne soit pas trop long.
 
« Je demande pardon à la société, aux victimes, mais j’ai subi une année très difficile, je n’en voyais plus le bout », pleurniche l’un d’eux.
 
« Mi regrette moin la fréquente ces gars-là, rétorque son copain. Mi perde mon temps en prison ». Oui… mais avec six condamnations à son compteur, et plusieurs années de prison cumulées, il ne parvient pas à convaincre de sa sincérité.
 
6 mois, 8 mois, 1 an et 18 mois fermes.
 
Nous avons apprécié la déclaration d’une dame, victime, qui, s’adressant à ses voleurs, leur a dit : « Je leur pardonne… mais c’est pour qu’ils comprennent et ne recommencent pas ! »
 
Merci madame. Votre générosité, malgré la croissance affolante de la délinquance, a de quoi laisser quelque espoir en l’humanité.

 

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