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Antenne Réunion Radio, le mauvais exemple à ne pas suivre…

Antenne Réunion avait misé gros, très gros, sur sa nouvelle radio. L’objectif affiché était de se positionner rapidement comme le challenger n°1 de radio Freedom, devant les autres radios généralistes. Pour y arriver, Antenne Réunion avait mis les moyens : débauchage des meilleurs animateurs de toutes les radios de l’ile, embauche d’un nombre important de […]

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 11 juillet 2012 à 17H22

Antenne Réunion avait misé gros, très gros, sur sa nouvelle radio. L’objectif affiché était de se positionner rapidement comme le challenger n°1 de radio Freedom, devant les autres radios généralistes.

Pour y arriver, Antenne Réunion avait mis les moyens : débauchage des meilleurs animateurs de toutes les radios de l’ile, embauche d’un nombre important de journalistes pour gonfler la rédaction, installation du dernier matériel high tech dans des locaux ultra modernes, campagne publicitaire agressive et coûteuse… Christophe Ducasse et Philippe Roussel n’avaient pas ménagé leurs efforts pour réussir leur pari.

Six mois plus tard, la sanction du dernier Médiamétrie est tombée : Antenne Réunion Radio ne capte que 3% de parts d’audience, loin derrière Réunion Première (7%) et Radio Festival (5,6%). Et Freedom, qui était la cible affichée, ne baisse que légèrement du haut de ses 36% de part d’audience.

Quand j’avais vu la débauche de moyens mis pour attirer Sarah Patel ou Antoine Hassler, les deux vedettes des matinales de Freedom, je n’avais pu m’empêcher de repenser à la même erreur que j’avais commise dans les années 85, pour attirer Benoit Ferrand, « Mickey » ou encore « Sammy« , les vedettes de Freedom de l’époque, sur RFM, la radio que je venais de créer. La sanction avait été la même que pour Antenne : nous n’avions gagné que quelques points et il avait fallu des années pour que nous arrivions non loin de la radio de Camille Sudre. Et encore avait-il fallu entretemps les événements du Chaudron qui avaient incité nombre d’auditeurs et d’annonceurs à s’éloigner de « la radio vert pomme« , comme on disait à l’époque.

C’est là que j’avais compris que ce n’est pas l’animateur qui fait la radio, mais la radio qui fait l’animateur. N’importe quelle vedette peut demain quitter Freedom, cela n’aura quasiment aucun impact au niveau de l’audience. Et il est complètement illusoire de croire que l’arrivée d’un animateur vedette va doper l’audience d’une nouvelle radio. Tout juste peut-elle donner une impression de sérieux qui pourra servir de socle à un développement futur, mais un développement qui sera fonction des choix éditoriaux, de la qualité de la musique et d’un grand nombre d’autres critères qui font qu’on aime ou qu’on n’aime pas une radio.

Autrement dit, il n’est pas dit qu’Antenne Réunion ne réussisse pas demain à passer devant Festival ou Réunion 1ère, mais ça prendra du temps. Et la question est de savoir si le jeu en valait la chandelle, si les dépenses considérables engagées pour créer Antenne Réunion Radio ne risquent pas, en ces temps de crise publicitaire, de fragiliser Antenne Réunion Télé. Attention à ne pas avoir eu les yeux plus gros que le ventre. J’en ai connu un autre à avoir vécu pareille mésaventure récemment : il s’appelait Gérard Ethève, à la tête d’Air Austral…

Et Zinfos Radio ?

Nous avions conçu un projet de radio ambitieux. Nous souhaitions une radio qui couvre toute l’île et qui diffuse des informations en continu, un peu à l’image de ce que font iTélé ou LCI en télévision. Pour cela, nous étions prêts à investir en hommes et en matériel, mais dans des conditions bien plus modestes qu’Antenne. Comme nous l’avions fait pour le site Web, où nous avions été des précurseurs, nous aurions au début fait avec des bouts de ficelle, avant de nous étoffer.

Mais pour cela, il y avait une condition absolue : Zinfos Radio devait couvrir toute l’île. Pour une raison simple : notre modèle de radio d’information coûtait cher et nécessitait des rentrées publicitaires importantes. Or, les agences de publicité, principales pourvoyeuses d’espaces pub, ne recommandent à leurs clients que des radios couvrant l’ensemble du département.

Sans couverture globale, pas de pub. Et sans pub, pas de radio.

Or, malheureusement, Zinfos Radio n’a bizarrement obtenu du CSA que trois fréquences, juste de quoi couvrir de Ste-Suzanne à Saint-Gilles. De plus, notre émetteur de Saint-Denis était situé au plus mauvais endroit, au niveau de la ville, alors qu’il est connu qu’il faut être placé en hauteur pour avoir une meilleure couverture. Toutes les autres grosses radios l’ont eu. Seule Zinfos Radio aurait dû se contenter d’émettre depuis le niveau de la mer.

J’ai la certitude que certains concurrents (nous avons les noms…) ont usé de leurs liens privilégiés avec le CSA pour empêcher Zinfos Radio de naître. Comme on pouvait difficilement ne nous donner aucune fréquence, ils ont choisi de nous offrir que trois fréquences, sachant que, dans de telles conditions, la radio ne pouvait être viable. Et si jamais, connaissant ma passion pour la radio, j’étais passé outre et que j’avais créé la radio quand même, ils savaient que ça risquait d’entrainer également à terme la fermeture de Zinfos version web.

Je ne ferai donc pas cette bêtise et il n’y aura donc pas de Zinfos Radio. Nos fréquences resteront désespérement vides le 30 juillet à minuit et nos trois fréquences seront donc redistribuées. Il parait que certains se les sont déjà partagées. Devinez de qui il s’agit…

Zinfos Radio tel que prévu dans le dossier déposé au CSA ne verra donc pas le jour. Mais comptez sur notre esprit d’innovation pour vous surprendre dans les semaines à venir…

 

Antenne Réunion Radio, le mauvais exemple à ne pas suivre...

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