Afin de rompre l’isolement mais aussi faciliter le déplacement des personnes déficientes visuelles et non-voyantes, le collectif Anon Bouz Ansanm présente ce dimanche 12 novembre à la Kazkabar Bwarouz de Saint-Paul une plateforme de co-voyage solidaire à leur attention.
« Anon War c’est pour dire aux personnes ayant une place dans leur voiture de la partager avec un déficient visuel pour l’aider à effectuer ses courses, ses démarches administratives, des activités culturelles comme aller à un concert ou au restaurant ou autre », explique Nicolas M’Tima, non-voyant et standardiste accueil physique à la DAAF, qui cherche à retrouver « les valeurs familiales » et la « solidarité » d’antan. « Il faut voir une autre manière de vivre. Anon Bouz Ansanmb c’est ça, c’est se dire ‘partaz la vie ansanmb’ ».
Un partenariat a été noué entre Anon Bouz Ansanmb et la plateforme de co-voiturage et de co-voyage Faciligo, premier réseau social d’entraide entre voyageurs dans tous les transports. Cette dernière serait prête à épauler le projet dans la mise en place de la plateforme numérique.
Réservée dans un premier temps aux personnes déficientes visuelles, la plateforme de co-voyage Anon War pourrait à terme s’élargir aux personnes âgées ou porteuses d’un handicap physique, « et mèm tout’domoune », poursuit Nicolas M’Tima.
Pour lui, la plate-forme Anon War ne vient pas concurrencer mais « se greffer » aux offres de transports déjà existantes, comme [City Ker]urlblank:http://www.citalis.re/content/cityker ou [Karouest Mouv]urlblank:http://karouest.re/karouest-mouv/decouvrer-karouest-mouv/ . « Lé vré ke néna des transports ki aide a nou et nou remercie a zot, mais nou vien komplèt’ sat i mank le soir ou le weekend. De plus, kel ke soit la soiré ke nou veu alé, le transport i cout’ a nou cher, entre 200 et 300 euros par mois. Nou espère que le projet va aboutir parce que néna beaucoup tro de personnes handicapées ke lé tro renfermé », ajoute pour sa part Jean-Philippe Sévagamy, également non-voyant et intervenant bénévole auprès de plusieurs associations.
Nicolas assure que la prestation « ne sera pas gratuite », le but n’étant pas pour le chauffeur de faire office de simple taxi : « nous avons choisi d’emprunter la voie du co-voyage participatif, c’est-à-dire qu’il y aura un échange : soit mi pay un billet de cinéma pou un moun ou nou partage un peu l’essence, ou bien un restaurant…Nou veu pa un zafair ke lé gratuit mais partagé ».
Le point avec Nicolas (à gauche) et Jean-Philippe (à droite) :