La bibliothèque intercommunale Alain Lorraine, de la Source, à Saint-Denis, ouvre ses portes au travail artistique d’Anne Laure Ah-Hee-Ayan, enfant prodige parti trop tôt (1997-2012) suite à un cancer déclaré à l’âge de dix ans et qui l’arrache à sa famille cinq ans plus tard en janvier 2012.
« Anne-Laure a commencé la peinture à l’âge de 6 ans, dans un atelier à Sainte-Marie, elle était très curieuse, elle aimait la musique, elle a obtenu le prix piano Austral avec la mention très bien, le chant chorale, la lecture et elle fréquentait beaucoup les bibliothèques de Saint-Denis. C’était un enfant précoce. Mais la peinture c’était vraiment sa passion », explique Jerry Ah-Hee-Ayan, son père. En 2007, alors qu’elle n’était âgée que de 10 ans, Anne-Laure est touchée par une tumeur au cerveau.
Dans la volonté de prolonger son souvenir, et de faire vivre Anne-Laure à travers ses peintures, l’exposition intitulée « 1 Bonheur Eternel », est ouverte à tous aux horaires d’ouverture de l’établissement.
Cette exposition-hommage est constituée d’une sélection d’environ 25 oeuvres. « C’est la première fois que l’on ressort ses peintures depuis son décès. Plusieurs techniques sont utilisées, l’aquarelle, le couteau, le figuratif, l’abstrait… », raconte son père.
Il s’agit de la troisième exposition de l’artiste. Sa première exposition « +2 bonheur », date de décembre 2010. La jeune Anne-Laure avait exposé en duo avec l’artiste peintre Bernard Rebatet. Une communion de deux générations exposée dans le cadre majestueux de l’Hôtel de ville de Saint-Denis. Sa deuxième exposition s’est déroulée au même endroit durant les festivités chinoises du Guan Di, en novembre 2011, en partenariat avec deux de ses professeurs.
Une toile offerte à Carla Bruni-Sarkozy
« C’était une enfant souriante, très ouverte, forte, digne dans sa maladie, déterminée, elle a tenu à passer son brevet des collèges, qu’elle a eu, alors qu’elle était déjà affaiblie par la vilaine maladie. Beaucoup de gens ne croyaient pas qu’elle était malade! Elle était humble, très lucide aussi au regard de sa maladie mais également philosophe, se remémmore son père. Elle disait toujours « la vie doit continuer et elle continuera ». Son tableau préféré c’était l’éléphant et la souris car elle disait toujours qu’il faut se méfier des apparences, c’est la souris le plus forte ».
Dans le cadre de soutien et d’accompagnement des enfants malades proposés par l’association « Les petits Princes » du CHD de Bellepierre, elle était partie avec d’autres enfants à L’Elysée et avait même offert une de ces toiles, la version jour du « Volcan et le paille en queue », à l’ancienne Première Dame de France, Carla Bruni-Sarkozy, le 14 juillet 2010.
Une restrospective picturale d’une existence artistique trop brève, composée d’oeuvres originales empreintes de maturité, aux couleurs de leçon de vie et au parfum de force de caractère d’une jeune fille qui espérait devenir plus tard directrice de musée.
A contempler sans modération, juqu’au 6 décembre.