L’heure est au bilan pour Anne-Flore Deveaux. Un an après son élection au Conseil départemental, l’élue possessionnaise est revenue sur sa feuille de route pour son canton de La Possession (sans oublier Mafate), ses « attentes », et ses « projets phares ». Une année qui a rimé « avec un travail assidu », indique la conseillère départementale.
Anne-Flore Deveaux a tout d’abord rappelé l’importance de l’agriculture réunionnaise, compétence directe du Département, car elle estime qu’il faut lui redonner « sa juste place ». Le Conseil départemental « se positionne comme un acteur fort auprès des agriculteurs », depuis que la gestion du FEADER (fonds européen agricole pour le développement rural, ndlr) a été allouée à la collectivité. « Nous avons à mon sens la capacité d’amener notre agriculture à des sommets qu’elle n’avait peut-être pas atteints mais aussi à des réflexions qu’elle n’avait peut-être pas envisagées », lance la Possessionnaise.
« Cette année m’a également permis de porter mes convictions et mes valeurs au sein des différents organismes extérieurs, notamment à l’ARS, par exemple sur la défense des enfants porteurs de diabète de type 1 insuline-dépendant », poursuit l’élue, mère d’une enfant frappée par cette maladie. « Je veux dire que cette situation n’est pas anodine ni tabou », poursuit-elle, elle qui voudrait, au sein de l’agence de santé « porter la voix de cette communauté qui mérite qu’on prenne ces problématiques à bras le corps et que nous nous unissions pour que, face à la dictature de certains laboratoires, nous ne soyons pas écarté des avancées et des nouveaux matériels mis sur les marchés américains qui permettraient d’accéder enfin à une nouvelle légèreté de vivre ».
« Mes participations se jouent sur d’autres tableaux »
Autre combat mené par Anne-Flore Deveaux, le désenclavement du cirque de Mafate et de Dos d’Âne. Pour le premier, la conseillère du canton n°3 souhaite voir une prise en charge globale « autant par l’agriculture que dans le social, sans oublier l’accompagnement des jeunes collégiens et lycéens mafatais ». Elle prône la création de lieux de vie et de loisirs « pour que les habitants de chaque îlet puissent se rassembler autour d’un parc pour enfant, jeu de pétanque, terrain de basket, et divers prétextes pour les échanges ». « Le passage de notre assistante sociale une fois toutes les trois semaines n’est pas du tout suffisant : il faut penser à un lieu central d’informations sur toutes les aides et un accompagnement autant au niveau scolaire que de la santé ou de l’insertion », ajoute-t-elle.
Conviée la semaine dernière par le TCO et la sous-préfecture de Saint-Paul à la restitution du schéma d’aménagement des îlets de Mafate, sa proposition d’être identifiée comme l’élue référente de Mafate pour le Département « a été accueillie avec plaisir » poursuit-elle, « dans un souci d’efficacité dans la transmission des informations et avancées nécessaires concrètes des actions transversales de toutes ces collectivités en présence ».
Pour le cas de Dos d’Âne, confronté à de multiples difficultés, notamment « à la gestion anarchique de l’eau », Anne-Flore Deveaux souhaite mettre en place pour l’irrigation des plantations « un accompagnement technique et différents savoir-faire extérieurs qui permettront la prise en main par ses acteurs du devenir de Dos d’Âne ». Outre la gestion en eau de Dos d’Âne, Anne-Flore Deveaux veut travailler à la mise en valeur de l’écart, « en manque de structures d’accueil touristiques ». Une mise en valeur qui passera notamment « par de l’embellissement, des réflexions autour de points de vente de produits péi et d’accueil touristiques ».
Sur son rôle d’opposante à la mairie de La Possession, Anne-Flore Deveaux martèle qu’elle est « une conseillère municipale d’opposition constructive et que cela ne changera pas ». « Même si je parle peu en conseil municipal, mes participations se jouent sur d’autres tableaux. Je dois vous avouer que je n’aime pas cette salle de théâtre où se joue des batailles coq ou véritables guerres de tranchées pour animer l’image que l’on donne aux Possessionnais présents dans la salle », déplore-t-elle.
Elle conclut : « Cela me laisse dubitative et c’est un exercice qui me séduit peu. Les citoyens ont besoin que les élus se mouillent la chemise pour améliorer leurs conditions de vie, leur quotidien. J’ai fait le choix de l’action et non du paraître ».