Depuis hier soir, la population se rue dans les stations-service pour éviter de se retrouver en pénurie de carburant dans les jours à venir. En cause, la menace d’une grève des gérants de stations-service annoncée pour demain, jeudi.
Les ambulanciers, eux aussi, prennent d’assaut les stations-service. « On est logé à la même enseigne que la population », indique Henri Calicharane, président d’honneur du syndicat des ambulanciers du Département de la Réunion, « on fait la queue comme tout le monde » poursuit-il. Même son de cloche du côté du président d’honneur de la chambre syndicale des ambulances agréées de la Réunion, Georges Sery: « On est bien obligé de faire des stocks pour continuer à travailler ».
La population en otage?
Si le mouvement venait à se poursuivre, les ambulanciers attendront alors la décision du Préfet d’opérer des réquisitions de stations-service. « Si vraiment on ne peut plus bouger alors qu’il y a des situations d’urgence, on attendra que le Préfet réagisse », indique Henri Calicharane. Georges Sery précise pour sa part que le système a toujours fonctionné ainsi: « Même dans les pires situations, je me souviens que les Préfets sont toujours intervenus pour nous alimenter. Nous n’avons jamais, en tant qu’ambulanciers, fait face à une pénurie totale », se remémore-t-il.
Concernant le mouvement des gérants de stations-service, « chacun défend son gagne-pain, il n’y a pas 50 façons d’y arriver », estime Georges Sery. Pour Henri Calicharane, il est encore trop tôt pour se prononcer : « Ils sont en discussions », rappelle-t-il. « Ils annoncent d’ailleurs déjà une grève alors que les discussions ne sont pas encore terminées. C’est prendre un peu la population en otage », regrette l’ambulancier.