Que se passe-t-il au Sidelec ? C’est la question que se pose Daniel Alamélou, ancien président du Sidelec, après avoir vu plusieurs rapports intrigants adoptés en conseil syndical ce mercredi. « Trois rapports posent problème aujourd’hui« , explique Daniel Alamélou.
Ces « problèmes » surviennent après le changement de présidence du Sidelec il y a quelques mois, et la nomination de Maurice Gironcel à sa tête. Déjà opposés sur le terrain politique à Sainte-Suzanne, les deux élus n’ont pas décidé d’enterrer la hache de guerre. Au contraire.
Un premier rapport a fait tiquer Daniel Alamélou. « Il s’agit de réaménager un local de 80 m2 pour 200.000 euros. Pourtant, le Sidelec a récemment déménagé dans des locaux neufs et il était prévu de la place pour compléter les besoins, notamment en ce qui concerne le service technique« , précise-t-il. Également pointé du doigt, les récentes embauches faites au Sidelec. « On se retrouve avec un DGS à mi-temps mieux payé que l’ancien à temps plein ou encore l’embauche d’un directeur de cabinet. Il n’y a pas besoin de ça, on n’est pas dans une mairie au Sidelec« , lâche Daniel Alamélou.
Autre rapport, autre grief. Maurice Gironcel avait prévu de faire passer la composition du Sidelec de 7 à 12 vice-présidents sous sa mandature. Mais cette solution a été rejetée par le contrôle de la légalité de la préfecture. « Il avait promis des indemnités de fonction à ces élus. Maintenant, il leur propose des indemnités kilométriques« , explique-t-il. A la suite de la présentation de ces rapports, une demande a été soumise au vote pour un audit financier et une assistance à maitrise d’ouvrage, afin de comprendre le fonctionnement du suivi de mission de contrôle avec EDF (partenaire historique du Sidelec) pour un montant de 100.000 euros. « On se demande à quoi sert la nouvelle administration financière qui vient d’arriver au Sidelec« , explique dubitatif Daniel Alamélou.
Mais le plus inquiétant vient du dernier rapport, écarté en fin de séance à la demande de plusieurs élus. Il concerne l’utilisation des fonds FACE (Fonds d’amortissement des charges d’électrification) pour les 22 communes partenaires du Sidelec. « Il a proposé de supprimer ces subventions à neuf communes (elles n’avaient pas choisi le transfert de la taxe communale d’électricité mais une convention financière avec le Sidelec ndlr) et de les reporter sur les treize autres à hauteur de 80% au motif que les fonds avaient baissé« , poursuit Daniel Alamélou.
Les neuf communes concernées étaient Saint-Pierre, Saint-Denis, Etang-Salé, Saint-Leu, La Possession, Sainte-Marie, Saint-Paul, Saint-André et Le Port. « Le rapport a été écarté après la fronde commune des élus qui ne comprennent pas pourquoi on revient sur le bon fonctionnement du Sidelec. Comment amener un tel rapport sur la table sans en comprendre les conséquences sur les neuf communes ?« , s’interroge-t-il.
Or, selon Daniel Alamélou, le fonds FACE a augmenté de 11% entre 2013 et 2014.