Toujours aussi direct lorsqu’il s’agit de défendre les chômeurs, Jean-François Fromens, président de l’ADEP (Association Départementale contre l’Exclusion et la Précarité) pousse un coup de gueule concernant l’enveloppe des Garanties Jeunes affectée à La Réunion. Installé depuis un mois, le dispositif trop sélectif selon lui, peine à trouver son public éligible.
Depuis le 1er janvier, La Réunion fait partie des dix territoires choisis dans toute la France pour expérimenter la mise en place de la « Garantie Jeunes ». Problème, explique Jean-François Fromens, les critères de sélection opérés par Pôle Emploi sont trop restrictifs.
« Je connais, grâce à mon association, des jeunes qui sont en recherche d’emploi. Mais lorsque l’on interroge le Pôle emploi, il y a toujours des critères qui ne correspondent pas« , désespère-t-il.
Pour comprendre la sélectivité du dispositif, il faut rappeler que la Garantie Jeunes a été mise en place par le gouvernement le dernier trimestre de 2013 afin d’accompagner les jeunes en situation d’extrême précarité. Ce public vulnérable est ciblé pour leur « permettre de rebondir et de s’insérer« , comme le signalait le Premier ministre Jean-Marc Ayrault en octobre 2013, lors des premières signatures de contrats.
Bénéficier de cette allocation forfaitaire d’un montant mensuel maximal de 433 euros nécessite en effet de cumuler des critères assez drastiques. Le jeune âgé de 18 à 25 ans ne doit être ni scolarisés, ni en emploi, ni en formation, être sans soutien familial et dont les ressources soient inférieures au plafond du RSA.
« Lorsque l’on interroge le Pôle Emploi de Plateau Caillou (Saint-Paul), ils nous répondent qu’ils ne trouvent pas les jeunes qui peuvent entrer dans le dispositif« , ajoute le président d’association. « C’est vraiment le monde à l’envers« , affirme-t-il, alors que rien que dans son réseau associatif, l’ADEP suit les dossiers de centaines d’adhérents. Jean-François Fromens n’exclut pas de matérialiser son mécontentement en se faisant entendre devant le Pôle Emploi ou devant la sous-préfecture de Saint-Paul.
A la Réunion, une enveloppe de 800 Garanties Jeunes ont été allouées dans le cadre de cette phase expérimentale. Au 1er octobre 2014, le gouvernement prévoit d’atteindre les 30.000 allocataires dans les dix villes test..