Face à une population réunionnaise qui vieillit et à un secteur d’aide à la personne devenu un enjeu économique à part entière, les équipes soignantes qui apportent à la fois leur aide aux établissements mais aussi à domicile au quotidien, rencontrent de plus en plus de difficultés. Celles-ci se traduisent par du stress, des troubles musculo-squelettiques (TMS), l’exposition à des agents biologiques et des produits chimiques etc…, ce qui entraine un taux important d’absentéisme.
Ces maladies professionnelles et accidents du travail, en hausse, ont coûté plus de 2.900.000€ en un an aux entreprises réunionnaises. Comment prévenir ces risques tout en continuant d’assurer des soins à une population de plus en plus importante ? C’est la question qu’à voulu aborder la CGSS, en réunissant ce matin les acteurs des différents établissements réunionnais d’aide à la personne.
Un métier difficile
Avec 12.284 salariés pour 195 établissements à la Réunion, le secteur des soins et aide à la personne constitue une profession indispensable soumise à une constante évolution des contraintes. Qu’il s’agisse du vieillissement de la population, du vieillissement du personnel ou de la charge mentale conséquente, le personnel médical chargé de l’aide à la personne souffre bien souvent d’une surcharge de travail.
Celle-ci entraine des conséquences directes sur les salariés qui rencontrent des difficultés physiques dues à des manutentions répétées de charges lourdes dans des postures inconfortables, mais aussi d’ordre psychologique.
Ces difficultés rencontrées sur les lieux de travail ont des répercussions sur les bénéficiaires de soins, qui peuvent souffrir d’une mauvaise approche, d’un manque de confiance, opposer de la résistance etc… Enfin l’impact est également financier.
Communiquer, le maître mot pour limiter les risques
La communication est essentielle, en réunissant les acteurs intéressés autour de cette question, la CGSS espère informer mais aussi apporter de nouvelles pistes de réflexion pour améliorer à la fois les conditions de travail et la qualité du service d’ici 2017.
Parmi les solutions à apporter, l’investissement dans un matériel électronique adapté qui soulagera les aides soignants est préconisé. Là encore, si nombre des établissement ont déjà entrepris les démarches pour s’en procurer, reste à savoir comment bien l’utiliser. Il est parfois nécessaire de faire appel à un ergothérapeute qui pourra former le personnel. L’équipement de l’établissement génère cependant un coût et nécessite souvent de revoir l’architecture des bâtiments.
Au-delà des formations aux aides techniques, il apparaît important, au vu des lacunes, de former le personnel à communiquer afin d’effectuer un roulement dans les tâches, et de travailler en binôme. Savoir bien diagnostiquer l’état de dépendance d’un patient permet également de mieux répondre à ses attentes.
Là encore il est nécessaire de communiquer. Prendre en compte par exemple le fait qu’un patient est capable de se lever seul représente à la fois un soulagement dans la charge de travail pour l’aide soignant, mais également une satisfaction pour le patient qui garde son autonomie.
Pour les aides à domicile, la mise en place d’un système de carnet de liaison avec la famille du patient est préconisée. De même, la CGSS et ses partenaires souhaitent mettre en place un document chargé d’informer les familles sur l’utilité des aides techniques en fonction du bénéficiaire.