Dans un communiqué transmis aux rédactions ce mercredi, la tête de liste « Pour une réunion en confiance » dénonçait « avec la plus extrême vigueur l’agression dont ont été victimes trois militants socialistes qui faisaient campagne avec une voiture à Saint-Pierre« .
Stationnés sur un parking à proximité de la mairie annexe de la Ligne des Bambous, trois militants socialistes s’adonnaient à des interventions au haut-parleur au sein d’un fourgon prévu à cet effet. Un fourgon habillé d’affiches électorales de la liste d’Union des socialistes et qui aurait été approché par l’adjointe à l’environnement de Michel Fontaine qui aurait débranché le dispositif permettant la diffusion d’un message du programme : « L’adjointe au Maire de Saint-Pierre, chargée de l’environnement, s’est introduite dans leur véhicule pour arracher le lecteur qui servait à diffuser le message du programme régional« , précise le communiqué.
Résultat, une plainte pour agression déposée à l’Hôtel de Police du centre-ville en début de soirée à l’encontre de Danielle Lionnet.
Si pour Michel Vergoz et l’ensemble de ses colistiers, ces méthodes sont qualifiées d’intolérables et constituent une « profonde atteinte à la libre expression démocratique« , les explications de Danielle Lionnet sont claires.
L’existence d’un arrêté municipal interdisant les voitures sono sur le domaine public
Selon les propos de l’élue de Saint-Pierre, ces interventions sont interdites sur le domaine public saint-pierrois en ces temps de campagne. Un arrêté municipal relatif à l’interdiction des voitures sono et des nuisances sonores sur le domaine public ayant été pris par le maire Michel Fontaine avant le lancement officiel de la campagne électorale.
« A chaque élection, le maire, Michel Fontaine, publie un arrêté municipal interdisant toutes les voitures sono sur le domaine public afin justement d’éviter les nuisances sonores. En tant qu’élue de l’environnement, un de mes rôles consiste aussi à faire respecter l’arrêté et l’interdiction des nuisances sonores, pénalisantes pour la population », explique Danielle Lionnet.
L’adjointe au maire décide alors d’aller à la rencontre des militants et de discuter :« les militants ont commencé à diffuser des informations sonores. J’ai été les voir et leur ai demandé de couper leurs haut-parleurs en raison d’un arrêté, mais ils ont refusé. La porte étant ouverte, j’ai débranché la sono et on a parlementé. J’ai ensuite appelé la police municipale qui est venue faire un constat pour enregistrer ma plainte. Lorsque la Police municipale est arrivée, j’ai appris que c’était la 3ème fois que cela se produisait sur le domaine public communal.
Je n’ai fait que faire respecter l’arrêté municipal. Si on autorise les 12 listes à agir de la sorte, que dire aux administrés. Nous ne le faisons pas. C’est tellement plus simple de faire des interventions sono au lieu d’aller faire du porte-à-porte. J’ai essayé de négocier avec eux. »
Considérant que cet arrêté était méconnu des militants en campagne, l’Union des socialistes déplore ce comportement et indique que c’est à la Police municipale de verbaliser dans ce type de cas et non à une adjointe au maire de faire la loi.
Reste désormais à savoir quelle sera la réponse du parquet de Saint-Pierre à ces plaintes. Toujours est-il que la tension continue à faire son effet à trois jours du 1er tour du scrutin régional.