« Tôt ou tard, le peuple Réunionnais se réveillera contre les profiteurs ». C’est la mise en garde que l’association Agir Pou Nout Tout a faite ce dimanche. Il a par ailleurs souhaiter montrer son indignation face aux déclarations d’Yves Jégo lors de sa visite sur l’île la semaine dernière, qu’il qualifie d’effet d’annonce.
Devant les attentes des Réunionnais face à la vie de plus en plus chère en cette période de crise globale, Yves Jégo a annoncé un certain nombre de mesures, notamment une prime de 200 euros aux familles les plus nécessiteuses. « Ces annonces ne tiennent pas compte de la réalité, et surtout n’ouvrent aucune perspective à long terme. Je parle en matière d’emploi. Quelles solutions pour les 100.000 demandeurs d’emploi. Rien, si ce n’est les 4.500 emplois aidés qui sont de toute façon virtuels car c’est le flou total autour des ces contrats. Quelles en sont la nature et les sources de financement? Est-ce un dispositif avec une prise en charge à 65%, 85%? Quelles sont les cotisations sociales, et est-ce que l’employeur va payer l’assurance chômage? Quels sont les critères d’éligibilité »?
Il appelle le patronat et les ministres de passage à « une prise de conscience face à 52% de la population réunionnaise vivant en dessous du seuil de pauvreté, soit avec moins de 790 euros par mois. Dix pour cent de la population, soit 80.000 Réunionnais vivent avec moins de 390 euros par mois. Et la majorité des travailleuses et des travailleurs qui se lèvent le matin pour aller travailler, comme le dit si bien le président Nicolas Sarkozy, est payée au Smic. Ce sont donc des travailleurs pauvres. A La Réunion, les prix sont 50% plus cher qu’en métropole ».
En donnant l’exemple des évènements de la Guadeloupe, Jean Hugues Ratenon met en garde.« La Guadeloupe est unie et rassemblée face à la vie chère. Il faut que les Réunionnais aient un projet de société, pour que le gouvernement prenne de vraies mesures qui fassent avancer La Réunion, et que l’on ne s’écroulent pas face à une vie de plus en plus chère. Car, jusqu’à aujourd’hui, ce sont toujours les même qui ont profité d’un système qui ne favorise qu’une petite minorité ».