« Jean-Pierre Pothin vient d’un environnement social défavorable. Son agressivité trouve son origine dans la douleur ». Ce matin à la Cour d’assises, c’est le portrait d’un homme fragile, issu d’un milieu difficile, que dépeint la psychologue devant les jurés. Jean-Pierre Pothin, déjà connu des services de police pour différents délits, est décrit comme étant « constamment angoissé, craignant d’être abandonné ». L’homme, qui n’a jamais connu son père et qui souffre d’un manque affectif apparent, n’aurait agit violemment que parce qu’il a estimé que sa vie et celle de sa famille était menacée.
L’affaire qui a conduit Jean-Pierre Pothin devant les tribunaux remonte à deux ans. L’homme résidait alors aux Camélias à Saint-Denis. Philippe Robert, dit Thérinca, vivait quant à lui à Sainte-Suzanne. Mais le 25 août 2008, il revient dans le quartier pour régler une affaire familiale: il y aurait eu une embrouille entre la compagne de Jean-Pierre Pothin et les concubines de Philippe Robert et de son frère.
Une balle aura suffit
La victime se présente donc devant le domicile de Jean-Pierre Pothin, accompagnée de son frère et de leurs compagnes. Jean-Pierre Pothin prend alors peur et se précipite sur le toit armé d’un fusil. L’homme tire à deux reprises. L’un des coups va toucher Thérinca mortellement. Pendant plusieurs heures, le corps de la victime reste allongé dans la rue. Plus tard dans la soirée, Jean-Pierre Pothin est interpellé, mis en examen puis écroué le lendemain pour assassinat.
Le procès qui s’est ouvert aujourd’hui devra déterminer si Jean-Pierre Pothin a donné la mort volontairement ou non. L’accusé déclare n’avoir jamais eu l’intention de tuer. Selon sa psychologue, il n’éprouverait aucun remord ni aucune empathie envers la victime. Jean-Pierre Pothin risque 30 ans de réclusion criminelle.