Fin juin, Cyrille Hamilcaro a déposé cinq nouvelles plaintes, via deux courriers séparés, sur le bureau du procureur de la République de Saint-Pierre dans l’affaire dite « Surgine Fontaine« . Pour rappel, l’affaire Fontaine avait consisté à la vente de faux terrains communaux qui avait profité à Cyrille Hamilcaro entre 2003 et 2006 pour financer une partie de sa campagne électorale.
Bien qu’un délibéré ait été rendu le 31 janvier 2013 par la Cour d’appel de Saint-Denis, condamnant Cyrille Hamilcaro à 2 ans d’emprisonnement, 40.000 euros d’amende et 5 ans d’inéligibilité – l’intéressé a depuis déposé un pourvoi en cassation – le conseiller général de Saint-Louis a décidé de contre-attaquer à son tour en déposant plusieurs plaintes contre les « victimes présumées » de l’affaire Fontaine qui, selon lui, auraient au contraire « participé à l’escroquerie« .
Pour motiver sa démarche, Cyrille Hamilcaro s’est appuyé sur le délibéré de la Cour d’appel. « Dans cet arrêt (…), suite à ma demande, la Cour d’appel a rejeté les constitutions de partie civile de M. Yannick P. et M. Hubert T. aux motifs que leurs comportements étaient fautifs et qu’ils auraient donc été complices ou facilitateurs de l’escroquerie de Mme Fontaine« , explique Cyrille Hamilcaro.
« Cette décision fait que nous nous devons de continuer à rechercher toutes les complicités de Mme Fontaine, et surtout faire rendre tout l’argent que d’autres personnes ont encaissé illégalement. C’est le cas de M. Yannick P. et M. Hubert T. qui n’ont pas été inquiétés dans cette procédure et qui n’ont pas été mis devant leurs responsabilités (participer au remboursement des victimes) par les juges de la Cour« , poursuit-il.
« Certains ont encaissé illégalement plus de 300.000 euros provenant de l’escroquerie sans être inquiétés »
Dans un deuxième courrier adressé au procureur de la République, le conseiller général s’est attaqué à trois autres personnes, également présentées comme victimes, mais qui auraient également selon lui participé à l’escroquerie. « Je porte plainte contre M. Jimmy W. pour les faits de recel d’escroquerie et de blanchiment des sommes recelées (…). Je porte plainte contre M. Willy G. pour extorsion de fonds et M. Luc G. pour délits de recel et extorsion de fonds« , peut-on lire sur la plainte adressée au procureur de la République de Saint-Pierre.
« Dans cette affaire, personne n’a vraiment voulu chercher la vérité ou les vérités. Chacun s’est contenté de croire en une affaire « politico-financière » entre un maire et Mme Fontaine. Mais avons-nous la vérité lorsque je suis condamné pour avoir utilisé 6.000 euros sur mon compte de campagne en 2004 et avoir accepté des cadeaux d’une ancienne maitresse alors que certains ont encaissé illégalement plus de 300.000 euros provenant de l’escroquerie sans être inquiétés, ni poursuivis?« , souligne Cyrille Hamilcaro.
Dans ses conclusions adressées au procureur, Cyrille Hamilcaro a tenu à préciser : « Ma condamnation au remboursement solidaire au pénal n’étant pas définitive, je pense avoir le droit de vous saisir afin que les bénéficiaires réels d’une partie du produit de cette escroquerie ne soient point écartés de toute responsabilité pénale et civile« .
Les deux dossiers et les cinq plaintes sont désormais dans les mains du procureur de la République de Saint-Pierre.