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Affaire Roukia : Le délibéré pour le cas de diffamation envers les gendarmes reporté au 27 mars

Les avocats de la partie civile et d’une partie de la défense dans l’affaire Roukia se sont expliqués la semaine dernière au tribunal correctionnel de Mamoudzou, après la plainte pour diffamation publique déposée par les membres du Groupement d’Intervention Régional (GIR) contre le journal satirique Upanga. Dans un article intitulé « Les Experts de Mamoudzou », le […]

Ecrit par S.I – le mardi 05 mars 2013 à 07H38

Les avocats de la partie civile et d’une partie de la défense dans l’affaire Roukia se sont expliqués la semaine dernière au tribunal correctionnel de Mamoudzou, après la plainte pour diffamation publique déposée par les membres du Groupement d’Intervention Régional (GIR) contre le journal satirique Upanga.

Dans un article intitulé « Les Experts de Mamoudzou », le directeur du journal, Nicolas Bérard, mettait directement en cause des membres du GIR dans un trafic de drogue organisé. Pour rappel, Roukia, 18 ans, avait été retrouvée morte en janvier 2011, probablement d’une overdose de drogue qui aurait été introduite par des membres du GIR à Mayotte, selon un de leurs indics.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En effet, il est reproché au journal Upanga d’avoir donné les noms des gendarmes impliqués dans ce trafic et de les avoir qualifié de « flics ripoux ». C’est pour cette raison que les gendarmes ont porté plainte contre le journal pour diffamation.

Leur avocat, Me Jean-Jacques Morel, qui a rappelé son attachement à la liberté de la presse avant sa plaidoirie, a opposé liberté de la presse et diffamation. « On ne peut pas valider le lynchage médiatique. Il est certes bon d’informer mais aussi bon d’assumer ses responsabilités », a insisté l’avocat dionysien, qui reconnait malgré tout la mise en circulation « d’1,5 grammes de drogue dure » par les quatre membres du GIR, comme le rapporte France Mayotte.

Il remet en cause également l’accusation du journal qui affirme qu’on a à faire à Mayotte à une « justice coloniale ». Une accusation qui est non-fondée pour Jean-Jacques Morel, qui indique que des pans entiers de cette affaire circulent dans la presse. « Il n’y a pas de contre-pouvoir à cette presse qui peut même organiser des chasses à l’homme. Cette presse là qui se veut tribunal d’opinion « a les mains bien sales » pour paraphraser Malraux », ajoute-t-il, comme le rapporte Malango.
 
L’avocat des gendarmes demande 5.000 euros de dommages et intérêts pour chacun des cinq plaignants, la publication de la décision dans les journaux locaux et 1.000 euros au titre du remboursement des frais de justice.

Après le plaidoyer de Me Morel, c’est l’avocat de Nicolas Bérard, Me Julien Chauvin, qui a pris la parole.

Il ne comprend pas pourquoi Upanga est le seul visé dans cette affaire, alors que des médias nationaux, ont donné les mêmes éléments, mais également le procureur général qui avait déclaré en direct sur une radio que ces gendarmes étaient impliqués dans la remise en circulation de la drogue, ne l’étaient pas.

De plus, il indique qu’aucun droit de réponse n’avait été envoyé au journal par les gendarmes. Il termine son plaidoyer sur une conclusion de la Cour de cassation dans l’affaire Clearstream qui indique que le fait diffamatoire est autorisé si le propos est juste, et demande donc la relaxe de son client.

Le délibéré de cette affaire sera rendu le 27 mars prochain.

 

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