Le rachat de la Société Réunionnaise de Produits Pétroliers (SRPP) par le groupe Rubis continue d’inquiéter au sein des gérants de stations-service. Selon un gérant que nous avons contacté, Rubis va céder le transport de carburant, auparavant assuré par la SRPP, à deux transporteurs locaux.
Créé en 1990, le groupe privé Rubis est l’un des leaders européens dans la distribution de produits pétroliers (carburants, GPL) et le stockage de produits liquides (pétrole, produits chimiques, engrais).
En juillet dernier, l’autorité de la concurrence a donné au groupe Rubis l’autorisation de racheter la SRPP, détenue à 50% chacun par Shell et Total, mettant la main sur un réseau de 51 stations-service, loin devant ses concurrents Tamoil (30), Engen (34) et Total (36).
Ce leadership du groupe Rubis sur la distribution de produits pétroliers dans l’île inquiète certains gérants de stations-service. « Rubis veut avoir le monopole à La Réunion », nous affirme l’un d’entre eux. « Le nouveau directeur général de Rubis a stoppé tous les travaux de son prédécesseur de la SRPP et compte céder le transport du carburant en sous traitant avec deux transporteurs locaux. Cela va créer un malaise chez les chauffeurs de la SRPP », déplore-t-il.
Le gérant dénonce également la volonté de Rubis d’arrêter les travaux entrepris auparavant par la SRPP, qui avait commencé la rénovation de certaines stations-service. « Les marques Elf et Shell vont disparaître au profit de Vito. De plus, Rubis met les gérants de stations-service sous pression, n’hésitant pas à remettre en cause les contrats de maintenance de l’ancienne SRPP. Le groupe Rubis change de fusil d’épaule, et fait payer aux gérants ce qui était fait auparavant par la SRPP. Nous (les gérants, ndlr) allons passer à la trappe », craint-il.
Autre inquiétude exprimée par ce dernier, la délocalisation de la fabrication des enseignes (auvent). « Avant le rachat de la SRPP, les auvents étaient fabriqués localement par deux entreprises. Rubis envisage désormais de les fabriquer en Pologne, grâce à une main-d’oeuvre bon marché, avant de les envoyer à La Réunion. Garder les emplois pérennes dans le département n’est pas la priorité du groupe, qui est là avant tout pour faire des économies », conclut-il.