Mardi dernier, au cours du Haut conseil de la commande publique (HCCP) qui s’est déroulé à la CCIR, un accord a été trouvé pour garantir les emprunts nécessaires à la construction de logements sociaux à la Réunion. Un accord important après l’annonce par le Conseil général, en début d’année 2013, de ne plus garantir de façon majoritaire les prêts des bailleurs sociaux. Ces derniers se trouvaient dans une situation compliquée avec un risque, celui de voir les futurs programmes de logements bloqués. Avec ce nouveau dispositif de garantie d’emprunts, c’est un « ouf » de soulagement poussé par les bailleurs sociaux.
« C’était important pour les opérateurs de mettre en place un dispositif opérationnel« , explique Jean-François Moser, directeur de la SHLMR. Depuis l’annonce de l’arrêt de la participation du Conseil général dans le mécanisme de garantie des emprunts pour les programmes de logements sociaux, ce sont plus de 400 logements qui ont été rejetés, faute de garanties. « Maintenant on espère lancer le plus rapidement possible nos ordres de service« , ajoute-t-il. Même son de cloche du côté de la Semader et de son directeur, Joël Personné. « C’est un ouf de soulagement. Il fallait apporter une réponse rapide pour relancer l’activité économique et les emplois qui sont générés par les plans de construction« , explique-t-il. Depuis le gel des programmes sociaux, le BTP a perdu près de 2.000 emplois et son chiffre d’affaires a reculé de plus de 5% en 2012 par rapport à 2011.
Les EPCI et communes vont désormais garantir les prêts à hauteur de 85%
Si la garantie d’emprunt n’avait pas été possible, la sentence aurait été unanime. « On se serait retrouvé dans une situation de black out. Sans garantie, pas de mise en chantier. Les bailleurs sociaux fonctionnent comme des entreprises privées. Notre trésorerie aurait été mise à mal« , ajoute Jean-François Moser.
Avec ce nouvel accord, la garantie d’emprunt des logements sociaux s’organise autour de deux blocs, le Conseil général et le Conseil régional à hauteur de 7,5% respectivement. Charge aux EPCI (Communautés d’agglomération) et communes de garantir les 85% restants. Pour le moment, la Cinor, la Civis et le CaSud ont donné leur accord sur la garantie d’emprunt pour le logement social, il reste désormais au TCO et à la Cirest à se prononcer. Dans les faits, ce sont 4.567 logements qui sortiront de terre cette année, dont 447 font partie du financement de 2011, 3.120 du financement de 2012 et 1.000 pour l’année 2013. Un décalage qui s’explique par le délai entre les autorisations de programme et la délivrance des ordres de service. « En général, 30% des programmes financés en 2012 sont mis en chantier la même année« , précise Jean-François Moser.
25.000 familles en attente de logement
L’année 2013 va être marquée par un rebond en terme de mise en chantier par rapport à 2012 (4.567 logements contre 3.260). « C’est un paradoxe, car c’est une année record depuis 10 ans avec 1.000 logements neufs en plus. C’est une performance remarquable pour tout le monde« , ajoute-t-il.
Malgré les quatre mois perdus depuis l’annonce du Département, la Semader assure pouvoir « tenir le rythme de production« . « On prévoit 420 logements en 2013, soit le même nombre qu’en 2012. On est bien en ligne avec les objectifs de l’habitat à la Réunion« , précise Joël Personné.
Pour rappel, à la Réunion, près de 25.000 familles attendent un logement social. Il y avait urgence à trouver une solution.