À La Réunion comme en France métropolitaine, les femmes sont majoritaires (52 %). Si les garçons naissent légèrement plus nombreux, la situation s’inverse à partir de 20 ans. Entre 25 et 40 ans, la proportion de femmes atteint 54 % à La Réunion : à ces âges, les hommes quittent l’île plus fréquemment pour suivre leurs études ou exercer une activité professionnelle. Les inégalités entre les hommes et les femmes sont généralement moins marquées à La Réunion qu’au niveau national, sauf pour l’accès au marché du travail, où ces inégalités sont même supérieures à celles des autres DOM.
L’accès à l’emploi est l’inégalité la plus marquée à La Réunion
En 2011, les femmes sont moins souvent en emploi que les hommes, avec seulement une femme sur deux qui travaille contre deux hommes sur trois. Cet écart se réduit toutefois, passant de 27 points en 1990 à 15 points en 2011.
Au cours des deux dernières décennies, les femmes se portent de plus en plus sur le marché du travail. Mais elles sont aussi plus souvent confrontées au chômage que les hommes.
En 2011, 36,0 % des femmes actives réunionnaises entre 25 et 54 ans sont au chômage contre 29,4 % des hommes. Cet écart ne s’est que faiblement réduit entre 1990 et 2011. Le chômage des hommes augmente, mais celui des femmes progresse également entre 2006 et 2011.
Les femmes sont plus diplômées que les hommes
Le niveau de formation des femmes devrait pourtant les favoriser pour l’accès à l’emploi, estime l’INSEE. En effet, elles sortent du système scolaire avec un niveau supérieur, et moins précocement que les hommes. À 18 ans, le taux de scolarisation des filles est supérieur de 9 points à celui des garçons tant à La Réunion qu’en France.
Les femmes représentent 60 % des étudiants réunionnais en 2011. Paradoxalement, avec des études moins longues, les garçons s’insèrent mieux sur le marché de l’emploi, notamment ceux qui choisissent une filière professionnelle. En 2011, 21 % des Réunionnaises sont diplômées du supérieur, soit 3 points de plus que les hommes.
La parentalité éloigne les femmes du marché du travail
À La Réunion comme en France, la situation professionnelle des femmes dépend aussi de la composition familiale. Les taux d’emploi des femmes et des hommes sont proches à La Réunion (contrairement à la France) pour les personnes seules, à la tête d’une famille monoparentale. En revanche, lorsque les femmes vivent en couple, les inégalités d’accès à l’emploi se révèlent plus fortes qu’en France. L’écart augmente avec le nombre d’enfants et atteint 34 points chez les couples avec trois enfants dont au moins un de moins de trois ans.
Si pour une partie des femmes le retrait du marché du travail constitue un choix de vie, pour les autres l’interruption d’activité à la naissance des enfants peut diminuer leur capacité à réintégrer le marché du travail. La fécondité qui reste par ailleurs élevée à La Réunion tout comme une parentalité plus précoce. L’âge moyen à la parentalité est ainsi de 28 ans pour les femmes et de 31 ans et demi pour les hommes à La Réunion (30 et 33 ans en Métropole).
De plus en plus de femmes exercent une activité professionnelle, mais l’articulation entre la sphère privée et le monde du travail est parfois contraignante, les conduisant à réduire leur temps de travail. En 2011, 27 % des femmes en emploi sont à temps partiel contre 11 % des hommes.
Les métiers féminins sont moins diversifiés
Les métiers exercés par les femmes sont moins qualifiés et moins diversifiés que ceux des hommes : 9 métiers prédominent (15 pour les hommes) et concentrent plus de 50 % des emplois féminins entre 25 et 54 ans. Ces métiers sont majoritairement peu qualifiés. Ceux liés à l’entretien par exemple (agent d’entretien, aide à domicile ou aide ménagère, employé de maison) représentent 18 % des emplois féminins à La Réunion.
Par catégorie socioprofessionnelle, 52 % des femmes des employées. Cette concentration est particulièrement forte, puisque la catégorie des ouvriers, la plus fréquente chez les hommes, représente un tiers de l’emploi masculin.
Les plus gros écarts entre les hommes et les femmes se retrouvent d’ailleurs principalement dans ces deux catégories, très sexuées : 32 points d’écart à l’avantage des femmes parmi les employés, et 29 points à l’avantage des hommes parmi les ouvriers.
Les professions intermédiaires sont depuis 2006 majoritairement féminines, avec 53 % de femmes à La Réunion comme au niveau national. Elles représentent 28 % de l’emploi féminin en 2011 et 21 % de l’emploi masculin.
Mais c’est chez les cadres et professions intellectuelles supérieures que la répartition est la plus égalitaire à La Réunion parmi les 25 à 54 ans. Ainsi, 10,3 % des femmes en emploi sont cadres en 2011, contre 11,5 % des hommes. Le nombre de femmes cadres en emploi a ainsi triplé en 20 ans, pour s’établir à 9 000 en 2011. Le nombre d’hommes cadres a aussi augmenté, mais moins rapidement, passant de 7 000 à 12 000 sur la période.
Les écarts de salaires sont plus faibles à La Réunion
Les écarts de salaires entre les hommes et les femmes sont plus faibles à La Réunion qu’au niveau national. Ainsi en 2012, en équivalent temps plein, le salaire annuel médian des Réunionnaises est inférieur de 6 % à celui des hommes, alors qu’il est inférieur de 14 % sur l’ensemble des régions françaises.
Les écarts sont les plus importants parmi les cadres et les ouvriers (entre 16 % et 18 % de moins pour les femmes). Ils sont plus faibles dans les professions intermédiaires et surtout chez les employés, catégorie très féminisée. Les salaires dans ces catégories sont beaucoup moins inégalitaires qu’au niveau national.