La grande distribution a-t-elle augmenté les prix des produits de première nécessité avant de les baisser ? C’est une question qui revient depuis que les associations de lutte contre la vie chère demande une baisse significative des prix mais dont la réponse est évidente pour l’ARCP. « La population a été témoin d’augmentation avant même la baisse », assure Jean-Hugues Ratenon, porte parole de l’ARCP, l’Association réunionnaise contre la pauvreté
L’association avait prévu de visiter les rayons du magasin Carrefour cet-après-midi à Sainte-Clotilde, mais face au refus de la direction de laisser entrer la presse, la visite n’a pas eu lieu. « Êtes-vous en phase avec le préfet », demande Jean-Hugues Ratenon au directeur général de Carrefour, Amaury de Lavigne.
Cette visite des rayons avait pour objectif de vérifier si les 60 produits de la liste « Solidaire », déterminée par le préfet Michel Lalande, les collectivités et la grande distribution, avaient bien subi une baisse des prix. « Ils ont augmenté les prix avant de les baisser », affirme Jean-Hugues Ratenon.
Aucune explication n’a été donné de la part d’Amaury de Lavigne quant à son refus de laisser entrer la presse. « Je n’ai pas de déclaration à faire », a-t-il répondu avant de tourner les talons.
« Il y a une complicité entre le président Nicolas Sarkozy, le préfet de région et les collectivités »
Ce refus que la presse soit présente à ce relevé des prix est « une démonstration que l’on est en train de tromper la population réunionnaise », assure Jean-Hugues Ratenon. « Il y a une complicité entre le président Nicolas Sarkozy, le préfet de région et les collectivités », insiste le leader de l’Association réunionnaise contre la vie chère.
De toute façon, pour lui, cette liste de 60 produits est « non représentative de la consommation de la population réunionnaise et insuffisante ».
Du côté des consommateurs, ils auraient constaté « une hausse des prix pendant les émeutes », indiquent certains, interrogés à la sortie de la grande surface. D’autres soupçonnent une valse des étiquettes sur certains produits. « J’ai l’habitude d’acheter des dosettes de café à 3,95 euros. Le prix est monté à 4,27 euros ces dernières semaines », indique un membre de l’ARCP. « Il s’agit sûrement d’une promotion », répond Amaury de Lavigne, avant de couper court.
L’ARCP invite la population à « se préparer à la mobilisation générale » lors de la venue Nicolas Sarkozy pour sa campagne présidentielle.