Près d’une matinée, c’est le temps qu’il aura fallu ce jeudi aux différentes parties pour exposer leurs arguments dans le dossier Arast. Un dossier qui aura mené une centaine d’ex-salariés, anciennement en fonction dans le Sud, à déposer une requête dédiée à l’obtention de leurs indemnités de licenciement.
« Tout ce que ces personnes demandent, c’est leur dû«
Neuf mois après la décision de liquidation judiciaire de l’Arast, les salariés présents ce matin attendent beaucoup des Prud’hommes. Après avoir connu deux reports d’audience, les différents avocats ainsi que la CFDT ont enfin pu s’exprimer. Seul hic, certaines ex-salariées ont entamé une démarche individuelle ou en partie groupée ce qui a, par exemple, mené Me Fernande Anhila a défendre six plaignantes à part. Même constat pour Me Nathalie André-Robert et Me Jean-Maurice Nassar. Les autres ex-salariés ayant été défendus par la CFDT à travers Béatrice Renard.
Du côté des 108 requérants et de leurs avocats, le constat est clair, il n’y a jamais eu reprise des ex-salariés de l’Arast par le Conseil général, les licenciements économiques conditionnant le versement d’indemnités de licenciement. « De qui se moque t-on ?« , a lancé Fernande Anhila devant le Conseil des Prud’hommes de Saint-Pierre. « Tout ce que ces personnes demandent, c’est leur dû« , a-t-elle poursuivi en milieu de matinée avant d’évoquer l’obligation d’une avance de fonds par l’AGS.
« L’AGS n’est pas une société d’assurance«
Restait aux avocats de l’AGS, Me Nathalie Jay et son confère, à se lancer dans une plaidoirie longue d’une bonne heure. « L’AGS n’est pas une société d’assurance« , a expliqué l’avocate aux conseillers prud’hommaux. « Elle est basée sur l’entraide« , a ajouté Nathalie Jay. Selon la défense de l’AGS, l’annonce d’une reprise des ex-salariés de l’Arast, par le Département, ne permet pas une avance des indemnités. Un constat que n’a pas partagé l’avocat du Conseil général : « C’est une escalade dans les moyens que l’AGS déploie. Il est même question d’une reprise clandestine et d’une opposition public-privé« , selon Jacques Bellot. « Il n’y a jamais eu de reprise« , a-t-il lancé avant de rallier la cause des ex-salariés en demandant le versement des indemnités de licenciement. Une demande applaudie par l’assemblée.
Reste qu’il faudra encore patienter deux mois, jusqu’au 18 novembre prochain, pour connaître le sort des ex-salariés et de l’AGS. Une chose apparaît néanmoins sûre, en cas de victoire des plaignants, l’AGS risque de payer le prix fort.