Depuis quelque temps, plusieurs locataires de la résidence « Ilot du Marché » à Saint-Denis se plaignent du montant des charges locatives de leurs immeubles. Ils reprochent à leur propriétaire, la SODIAC, de leur faire payer des charges indues et de ne pas effectuer des travaux pourtant nécessaires : toitures qui fuient, portes branlantes, parc de jeux non sécurisés, etc…
Et ce n’est qu’un début. La Confédération nationale du Logement, qui défend les locataires, va continuer à inspecter les charges de nombre d’autres immeubles afin de dénicher les charges facturées illégalement aux locataires.
En cause, cette fois, la SODIAC. Derrière ce sigle se cache une SEM de la mairie de Saint-Denis.
Qu’est ce qu’une SEM? C’est une société de droit privé, dans laquelle la moitié au moins des actions est détenue par une ou plusieurs collectivités territoriales, ce qui leur assure une prééminence dans les organes de décision. Dans le cas d’espèce, ce sont les élus de Saint-Denis qui sont les véritables « patrons » de la SODIAC. Son PDG est actuellement Alain Armand et son capital est de 4.380.200 euros.
On l’oublie souvent mais quand la majorité du capital est détenu par des collectivités publiques, cela implique que le reste du capital -qui peut aller jusqu’à 49%- est détenu par des entreprises privées. Qui vont donc bénéficier, « en veilleurs la kok« , du marché captif que leur procurent les SEM.
Autres caractéristiques des SEM : les salaires excessivement élevés dont bénéficient en général les cadres dirigeants, supérieurs à ce qu’ils toucheraient dans leurs collectivités d’origine, et l’opportunité offerte aux élus d’embaucher des proches ou des militants de manière moins visible que dans les mairies qu’ils dirigent.
Au moins, pourrait-on se dire, la SEM est la garantie que le travail est bien effectué, avec cette caution « publique« . C’est tout le débat qui a lieu autour de la privatisation des services publics : la Gauche est férocement contre, expliquant que l’appartenance au service public est la garantie du travail bien fait et désintéressé.
On pouvait donc raisonnablement attendre la même qualité de travail de la part des SEM. Or, voilà que nous découvrons les images des appartements mal entretenus et des toits qui fuient des immeubles gérés par la SODIAC, entreprise créée sous le premier majorat de Gilbert Annette et dirigée aujourd’hui par des membres de l’actuelle majorité municipale. Et que nous apprenons, oh l’horreur, qu’elle prélève des frais indus aux locataires…
Décidément, on ne peut plus faire confiance à personne…