A couillon… couillon et demi
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? C’est le credo des pouvoirs publics qui ont décidé d’entreprendre des travaux de rénovation du gîte de la Plaine des Chicots à la Roche Ecrite en pleine période de reproduction du Coracina newtoni appelé Tuit- Tuit ou encore « oiseau couillon ». Cet oiseau, faut-il le rappeler, […]
Ecrit par zinfos974 – le lundi 28 juillet 2014 à 09H44
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?
C’est le credo des pouvoirs publics qui ont décidé d’entreprendre des travaux de rénovation du gîte de la Plaine des Chicots à la Roche Ecrite en pleine période de reproduction du Coracina newtoni appelé Tuit- Tuit ou encore « oiseau couillon ».
Cet oiseau, faut-il le rappeler, apparemment oui ! est une espèce en voie de disparition.
Seule une trentaine de couples serait actuellement comptabilisée alors qu’il en faudrait une cinquantaine pour que ce volatile puisse se reproduire plus sereinement.
Pour espérer atteindre ce niveau nécessaire au maintien de l’espèce, il est indispensable de ficher la paix au Tuit -Tuit pendant sa période de reproduction. Or c’est justement cette période (fin juillet à fin mars) que l’ONF a choisi pour procéder à la rénovation du gîte de la Roche Ecrite.
Des travaux, cela va sans dire, réalisés à grand coup de rotations d’hélicoptère pour acheminer sur place le matériel nécessaire, avec le stress qu’on peut imaginer pour ces oiseaux qui ont déjà beaucoup de mal à se reproduire (un seul oeuf par couple en moyenne chaque année).
Alors si tout le monde est favorable à la rénovation du gîte de la Plaine des Chicots, pourquoi ne pas reporter ce chantier à une période non préjudiciable pour la survie d’une espèce déjà mis à mal par de nombreux prédateurs comme les rats, les chats et les activités humaines comme les courses de montagne et la chasse aux cerfs ?
La rénovation du gîte attend depuis plus de 20 ans, elle n’est plus à 6 ou 8 mois près. Même si pour cela l’ONF doit perdre des financements qu’elle n’a pas su utiliser en temps voulu.
Est-ce au Tuit-Tuit de payer l’addition parce que certains ont pris du retard dans leur montage de dossier ?
La Réunion peut elle encore se référer au label UNESCO si une question d’apparence si facile à régler est uniquement soumise au bon vouloir d’une seule Administration ?
Miguet, es- tu enfin sorti de ce corps ? On a des doutes.
En résumé, dans cette affaire, on se demande qui est le plus couillon. Le Tuit-Tuit dit « oiseau couillon » ou l’Administration qui pour un dysfonctionnement interne est prête à mettre en péril la survie d’un oiseau endémique, fleuron de la biodiversité réunionnaise.
Poser la question, c’est déjà y répondre…