Tout nouvel appel d’offres de délégation de service public n’est pas toujours sans conséquence sur la facture de l’usager. Pourtant, malgré un renouvellement de délégation de service public pour l’alimentation en eau potable, la mairie de Saint-Denis affirme qu’il n’y aura aucune espèce d’incidence sur le prix du mètre cube d’eau potable pour les usagers.
Le mètre cube tournera donc toujours aux alentours des 1,67 euros (prix constaté au second semestre 2010). Pour avoir une idée, un ménage réunionnais consomme en moyenne 230 à 250m3 d’eau par an, là où un ménage en métropole use de 150 à 180m3. Une stagnation des prix à Saint-Denis qui s’explique par le positionnement de Veolia qui s’est placée en-deçà de la concurrence.
« Une augmentation est peut-être à prévoir en 2013. Mais même s’il y a augmentation, elle sera minime », prévient toutefois Gérald Maillot, 3ème adjoint à la mairie de Saint-Denis délégué aux travaux.
Alors que le précédent contrat prenait fin au 1er janvier 2011 (mais dont l’annonce devait être reportée à cause d’élections cantonales), c’est donc bien Veolia qui poursuivra la gestion du réseau et l’alimentation en eau pour le compte de la ville (comme 10 autres communes de l’île d’ailleurs). La CISE était notamment en lice. Gérald Maillot dit avoir étudié la piste de la régie, en prenant des exemples sur ce qui pouvait se faire en métropole. Une piste finalement écartée. Cette confiance à Veolia ne s’opère pas sans des contraintes environnementales plus conséquentes.
« Nous avons dû répondre à un cahier des charges très contraignant pour obtenir la délégation », avance François Riera, directeur régional de Veolia. Parmi ces contraintes, la compagnie a mis en avant ses deux camions tout équipés en recherche de fuites, le seul moyen efficace pour détecter et intervenir sur des fuites d’eau.
Des fuites qui ont, au final, une répercussion sur la facture de l’usager. « A la question : est-ce qu’on va augmenter le prix de l’eau ? Je réponds : c’est le consommateur qui fait augmenter sa facture d’eau », rigole Gérald Maillot.
De l’eau potable se perd en route
Les chiffres sont en effet alarmants. Le vieillissement du réseau de distribution est générateur de déperditions importantes. L’eau traitée et donc potable qui se perd en route est de 45% aujourd’hui contre 35% en 2003.
L’objectif, d’ici la fin de la délégation accordée à Veolia, c’est-à-dire en 2022, est « de passer à 70% de rendement, soit l’eau potable qui arrive bel et bien chez le client », signifie Gérald Maillot au directeur de Veolia. L’élu confirme ses engagements sur le sujet : « Depuis 2009, nous investissons environ 10 millions d’euros pour renouveler les canalisations et mieux sectoriser les fuites ». François Riera intervient lui sur un plan technique : » Des débitmètres ont été disposés. Des réducteurs de pression permettent de préserver également les canalisations ».
Au-delà de la partie « immergée », la compagnie s’est également engagée à améliorer l’accueil des usagers dans ces différents points. Des bornes de paiement automatique ainsi que des horaires élargies ont été consenties par Veolia. L’ouverture d’un nouvel accueil client dans le quartier du Chaudron ainsi qu’un bureau mobile sont dans les cartons.