Lors d’une conférence de presse organisée aujourd’hui dans les locaux de l’opposition de Saint-Louis, les deux conseillers généraux Cyrille Hamilcaro et Patrick Malet, accompagnés du Docteur Alix Galbois, ont largement évoqué des dossiers "qui nuisent à l’image de la commune". En tête de liste des projets controversés, la prison censée être implantée du côté de Balance-Coco. Dernièrement, une réunion avait été organisée avec les services de l’Etat qui ont également effectué une visite de terrain "pour visualiser le site d’implantation", un signe pour Cyrille Hamilcaro que ce "projet se concrétise".
Abandonner purement et simplement le projet de prison
Du coup, le conseiller général de Saint-Louis et son homologue de la Rivière ont écrit à Claude Hoarau pour lui demander de reconsidérer sa position : "Nous vous demandons donc d’abandonner purement et simplement ce projet de prison sur notre commune", ont-ils écrits au maire, comptant sur son "sens de l’intérêt général".
De leur point de vu, ce projet n’apporte aucun "plus" à la commune, au contraire. "Ça ne créera aucun emploi sur notre commune et diminuera encore plus les surfaces agricoles utiles", précisent-ils au maire de Saint-Louis. Selon eux, le projet serait, en outre, "incompatible avec le SAR (Schéma d’aménagement régional) puisque situé en rupture d’organisation".
Ne pas accentuer la mauvaise image de la ville
Pour les opposants, ce projet est surtout une triste nouvelle pour l’image de la ville : il risque d’accentuer le ressenti d’une ville "dure, violente, infréquentable et instable". Pour Cyrille Hamilcaro, les choses sont même plus graves. Selon lui, "on cherche volontairement à discréditer cette commune pour légitimer ensuite d’y implanter les projets que personne ne veut".
Alors que les deux conseillers généraux rappellent qu’ils avaient placé cette affaire "au cœur des débats des cantonales" et qu’ils s’étaient déjà fermement opposés à ce projet, ils envisagent maintenant de recourir au tribunal administratif : "On verra s’ils parviennent à contourner tous les obstacles juridiques", menace Cyrille Hamilcaro.
La crainte de voir grandir le site d’enfouissement de la Rivière Saint-Étienne
Autre sujet de désaccord, la gestion des déchets et la crainte de voir grandir le site d’enfouissement de la Rivière Saint-Étienne. Car si le site se trouve bien sur la commune de Saint-Pierre, se sont les habitants de Saint-Louis qui résident au plus près des odeurs. Patrick Malet, médecin généraliste dans le civil, s’inquiète de l’impact sur la santé pour la population saint-louisienne la plus proche du site. Certains médecins de la commune soupçonneraient des cas de maladies respiratoires pour la population des quartiers de l’Etang, du centre-ville, de la gare et de la Chappelle.
Étude épidémiologique et mesures sur la qualité de l’air
Du coup, neuf conseillers municipaux de l’opposition et Patrick Malet ont récemment écrit au préfet de la Réunion, Michel Lalande, pour lui demander de réaliser une étude épidémiologique approfondie sur la présumée origine des maladies respiratoires de la population de ces quartiers. En outre, ils ont demandé que l’Office Réunionnais de l’Air fasse des mesures sur les rejets de ces unités industrielles.