La VAE (Validation des acquis de l’expérience) a marqué ses dix ans d’existence aujourd’hui à travers un séminaire qui a réuni les représentants de la Diectte (Direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi), ses partenaires, notamment la la Région et l’Etat, ainsi que des acteurs économiques de l’île. Depuis sa mise en oeuvre, 7000 personnes ont obtenu une certification professionnelle dont 2644 l’ont obtenu de manière partielle.
Un millier de diplômes via la VAE sont abordables à La Réunion sur les 7500 qui sont proposés sur la France hexagonale. A La Réunion c’est la Diectte qui est chargée de la mise en oeuvre de l’ensemble des politiques publiques liées au développement économique, à l’emploi et au travail.
L’île compte cinq PRC (points relais conseil) en VAE qui se situe dans les communes de Saint-Benoît, Sainte-Marie, Saint-Paul, l’Etang-Salé et le Tampon. Les PRC ont pour rôle d’identifier le diplôme correspondant aux compétences du candidat, d’analyser sa situation et de vérifier la faisabilité de son projet. Ils explorent également les pistes de financement.
La Région a un budget de 800 000 euros, sous forme de chèques compétences, pour aider les demandeurs d’emploi indemnisés ou non afin de les accompagner financièrement à l’obtention de la VAE. « La VAE est un axe partenarial Etat/Région fort » précise Louis-Bertrand Grondin, délégué à la formation professionnelle et à l’apprentissage à la Région.
« L’obtention d’une VAE se fait en général sur un an » indique Dominique Aucel de la Diectte. La VAE se déroule en deux étapes. Dans un premier livret, le candidat doit décrire et apporter la preuve de son expérience avec la certification visée, ce qui constitue le dossier d’admissibilité. Un avis de recevabilité est émis par le certificateur (CCI, Chambre des métiers, le Cnam, etc..), soit environs neuf mois d’attente. Et dans un deuxième temps, le candidat doit présenter cette fois devant un jury composé de professionnels, un deuxième livret et les convaincre à travers une présentation orale, qu’il est à la hauteur des compétences exigées pour valider de manière diplômante ses acquis.
En 2002, 75% des candidats étaient des salariés, un pourcentage qui s’est équilibré au fil des années. Aujourd’hui, 55% d’entre eux sont quand même déjà insérés sur le marché du travail et veulent valider leurs acquis, soit « par choix personnel » comme Gladys Grosset, qui a démarré en tant qu’assistante de gestion en 1991 à SOS médical cinq ans après son bac de comptabilité, soit « pour évoluer professionnellement » indique Tristan Klein, témoin expert de la VAE. Il reconnait cependant que la démarche du salarié de compléter ses compérences professionnelles peut soulever « des craintes » chez l’employeur qui ne souhaite pas forcément reconsidérer le salaire de son employé en fonction de ses nouvelles compétences. Mais « le chef d’entreprise doit voir aussi sont intérêt de contribuer à l’évolution du salarié qui a du mérite, ailleurs ou dans la même entreprise » assure t-il.
Depuis 2002, Gladys Grosset est responsable administrative à SOS Médical. Elle a souhaité valider ses compétences en 2008. Et c’est en 2011 qu’elle obtient son DCG (diplômes de comptabilité gestion) équivalant à bac+3. Aujourd’hui, elle vise le DSCG (Diplômes supérieur en comptabilité gestion), soit l’équivalant d’un bac+5. « Je veux donner une valeur à mon expérience » assure la mère de famille active. Cependant, elle regrette le manque d’accompagnement pendant les neuf mois d’attente après l’obtention du dossier d’admissibilité. « L’accompagnement pour le livret 2 est très succint alors que c’est la première chose que voit le jury avant même de vous rencontrer ».