Voilà 70 ans que les femmes ont accès au vote. Le 21 avril 1944, le droit de voter et d’être élues est accordé aux femmes… près d’un siècle après les hommes.
Pour Dolorès Pélops-Marouvin, présidente du Collectif femmes en politique à La Réunion, on vient de loin, mais le combat est loin d’être terminé. « Cette journée est très importante parce que ces femmes, à l’époque, se sont battues pour que l’on ait ce droit aujourd’hui », affirme-t-elle.
Même si la situation des femmes n’est pas comparable à celle d’il y a 70 ans, Dolorès Pélops-Marouvin explique qu’il est encore difficile d’émerger en politique mais « il ne faut rien lâcher ».
Si la parité a « beaucoup aidé dans tous les modes de scrutins », une femme fait néanmoins face à « l’égo d’un homme qui veut le pouvoir de décider », explique-t-elle. « Même si certains ont compris que nous avons notre place en politique, l’homme conserve un certain poids qui peut nous freiner ».
« Nous avons une certaine sensibilité que les hommes n’ont pas »
D’où son soutien à de nombreuses femmes qui cherchent à réussir dans ce domaine. Elle-même candidate aux élections municipales à Saint-Paul, son collectif a apporté son soutien à Vanessa Miranville, aujourd’hui la jeune maire de la Possession. « Il faut que l’on s’entre-aide, comme le font les hommes », ajoute-t-elle, et elle encourage celles qui ont accédé au pouvoir de tirer les autres vers le haut. « Une fois élues, certaines agissent comme des hommes et ce n’est pas bon ».
Pour Dolorès Pélops-Marouvin, neuf femmes en tête de liste aux municipales est un bon début: « Nous avons une certaine sensibilité que les hommes n’ont pas. Nous gérons nos familles, nos budget, nos vies professionnelles… je pense qu’au lieu de prendre des décisions de but en blanc, nous réfléchissons davantage ».
Plus de femmes au pouvoir dans le monde, et sûrement beaucoup moins de guerres, insiste-t-elle, c’est le but que les femmes doivent garder en tête aujourd’hui.