« Rien ne sert de courir… »
« Qui veut voyager loin ménage sa monture… «
« Je suis toujours assez tôt arrivé là où je veux aller… «
Quelques précieuses maximes dont Christian serait bien avisé de faire son profit avant que d’être ruiné par les PV de motards (gendarmes) pour qui un motard (non gendarme) mais (trop) rapide, c’est du mouron pour les p’tits oiseaux. Parce que c’est pas son coup d’essai, à notre Bip-bip local.
Un motif qui n’est qu’un prétexte !
Le 18 février dernier, sur une portion de route imprécise, entre Saint-Leu et La Saline, l’ancienne RN1, le radar manque péter d’ébahissement : un motard, à peine entr’aperçu tellement il blinde, se fait griller à 185 km/h. Par un pur humanisme très administratif, la vitesse est généreusement rapportée à 175. Faut être bon pour les bêtes !
En fonction de quoi, notre ami se retrouvait hier à la barre de la correctionnelle saint-pierroise.
Cet ingénieur électricien de 38 ans, courtois, bien de sa personne, ne peut que répondre :
« J’étais très en retard à un rendez-vous. Avec une femme et trois enfants, je ne peux me permettre de perdre mon travail. Donc je suis allé un peu vite, c’est vrai ».
Sauf que c’est pas un motif ; tout au plus un mauvais prétexte, avec tous les dangers qu’il fait courir aux autres et à lui-même. Le substitut Genet l’a d’ailleurs rappelé : « Il n’y a eu que trop de motards tués sur nos routes depuis le début de l’année ! »
Christian ne nie pas avoir dépassé la vitesse autorisée, 110 km/h. Il conteste simplement le chiffre :
« Je devais être à 140 tout au plus ».
2 fautes de procédure
Son avocat, Me Bachou, va mettre un peu d’animation dans une séance qui menaçait d’être bien terne. En réclamant purement et simplement l’annulation de la procédure :
« Les agents verbalisateurs ont l’obligation de noter le positionnement géographique de leur radar, ce qu’ils n’ont pas fait ! Ils ont mentionné poétiquement qu’il faisait beau, que le temps était très clair, je veux bien, mais quid de la position du radar ? »
Qui plus est, la préfecture n’a pas respecté le délai de 72 heures pour notifier au contrevenant la rétention de son permis. Deux fautes de procédure pour le prix d’une.
La présidente Tomasini a sobrement constaté « qu’il n’y avait pas grand-chose dans le dossier ».
Le jeune avocat en a soulevé une autre : « Entre Saint-Leu et La Saline, sur l’ancienne route du bord de mer, où y a-t-il assez de place pour atteindre une telle vitesse ? »
Puisqu’il y a prescription, cher Maître, je peux vous certifier qu’avec une Guzzi V7-750 cc, c’est les doigts dans le nez, quand vous voulez !
Faut voir !
N’empêche que, jurisprudence et Code de la route brandis haut et fort, l’avocat s’est trouvé fondé pour solliciter la relaxe et, à tout le moins, la requalification des faits de « trop grande vitesse » à « simple excès de vitesse » tout bête. De quoi se payer une simple amende ou un stage de citoyenneté.
Prise de court, la présidente s’est retrouvée devant l’impossibilité de choisir : le temps de vérifier les textes cités par la défense, le jugement sera notifié le 21 juin prochain.