Jocelyne Lauret, conseillère régionale de l’Alliance, s’est limitée à un thème: « Le temps n’est-il pas venu d’aller vers l’autonomie alimentaire ? » a-t-elle lancé à l’Assemblée. La question de l’autosuffisance alimentaire a été abordée dans le cadre des États Généraux. « On est presque totalement dépendant des importations. Si l’octroi de mer venait à être supprimé, que deviendraient nos producteurs locaux ? Cette autonomie favoriserait la création d’emplois, elle serait une alternative sérieuse à la canne sucrière, et elle s’inscrit dans le développement durable. Il me paraît nécessaire de proposer des orientations fortes, je propose la voie de l’autonomie alimentaire« , a expliqué la conseillère régionale.
Au tour de Véronique Denes des Verts d’allumer son micro: « Nous avons constaté que le grand absent des États Généraux, c’est l’agriculture biologique. Je rappelle qu’il y a 42 agriculteurs bio à La Réunion« . Pour le groupe des Verts, il faut assurer un respect de la réglementation nationale (augmenter le SAU bio à La Réunion), faire en sorte que 15% de l’alimentation soit bio dans les cantines d’ici 2010, réserver aux agriculteurs bio des zones appropriées (le long des cours d’eau, proche des lagons) ou encore mobiliser des surfaces à bon potentiel agronomique.
« Un plan de résorption de l’illettrisme »
Le vice-président délégué à l’éducation, Raymond Mollard, a souligné pour sa part « l’urgence de la lutte contre l’illettrisme et le fort taux de sortie du système scolaire sans diplôme. Il faut mettre en place un véritable plan de résorption de l’illettrisme, on n’en prend malheureusement pas le chemin« .
Dominique Fournel s’est attaché à relayer les trois axes prioritaires retenus par son groupe : le développement économique (en réformant l’octroi de mer, en renforçant la production locale, en axant le développement de la Réunion vers la mer), la gestion durable du territoire (en harmonisant l’urbanisation, en garantissant l’accompagnement public à la construction de logements et au développement des activités économiques) et le développement de la visibilité internationale (en visant l’excellence énergétique, en valorisant la spécificité de la Réunion en matière d’offre touristique).
« Cet exercice était intéressant, il a donné la possibilité de nous poser des questions majeures sur certains points mais l’approche analytique n’a pas permis de dire où nous souhaitions aller globalement. Cela n’a pas indiqué un dispositif d’ensemble cohérent« , a affirmé Roland Hoarau.
Pour le vice-président, Camille Sudre, le gouvernement a une grande part de responsabilité au regard des difficultés rencontrées aujourd’hui : « Je ne veux pas vous casser le moral mais je serais méfiant de l’invitation du président de la République… Dans toutes les mesures prises, tout a joué en notre défaveur. Les États Généraux seront peut-être aussi l’occasion pour l’Etat de rappeler ses obligations« .
« Les Réunionnais n’ont aucunement contribué aux États généraux«
Au Département, les discussions se sont achevées à midi, ce que n’a pas manqué de souligner Paul Vergès à 13 heures, avant d’annoncer que la pause-déjeuner sera attribuée après les cinq dernières interventions…
Michel Vergoz se lance. « Nous ne produirons aucune contribution, ce n’est pas la raison pour laquelle il faut nous mettre au piquet. Ce serait affirmé que nous n’avons pas d’idées. Les Réunionnais n’ont aucunement contribué aux États généraux« .
Michel Tamaya s’est concentré sur la synthèse concernant la gouvernance concluant: « Je propose de mettre en place à la Réunion une collectivité territoriale unique pour plus de visibilité et de cohérence« .
« Qu’y a-t-il de mal à dire qu’il n’est pas normal que l’emploi ne soit pas occupé par des locaux ? »
Le conseiller régional, Emmanuel Lemagnen: « On pourrait proposer que tout document opérationnel qui ferait suite aux États Généraux fasse apparaître les responsabilités de chacun avec les engagements de l’Etat et ceux de la Réunion. Cette nouvelle forme rédactionnelle amènerait un éclairage nouveau« .
Pour Alain Armand: « Il faut profiter de cette occasion pour se dire certaines choses…Je trouve lamentable que l’on puisse dans un débat aussi important laisse croire que les gens qui utilisent le terme d’autonomie alimentaire et énergétique avancent masqués parce que ce terme a une connotation historique« . Concernant les emplois, ce dernier a affirmé: « qu’y a-t-il de mal à dire qu’il n’est pas normal que l’emploi ne soit pas occupé par des locaux ? Il ne faut pas avoir peur d’une espèce de vieille rengaine qui relance le débat zoreil-créole« .
Paul Vergès a terminé ses propos en rappelant que toutes les interventions seront prises en compte dans l’avis. Il a notamment expliqué que « nous avons à prendre des décisions en pleine crise dont nous ne mesurons pas la gravité et la durée. Dans la situation actuelle, nous avons entre 15 et 20 dépôts de bilan de TPE/PME par mois, nous avons une chute vertigineuse des recettes douanières, 52% de nos compatriotes sont en-dessous du seuil de pauvreté national… L’urgence des urgences c’est la création rapide d’emplois avec les grands chantiers« .