Le recrutement est sur la bonne voie. C’est ce que répétaient lundi, Benoît Huber, de la Préfecture, et l’autorité municipale en la personne d’Emmanuel Séraphin, 13ème adjoint en charge de l’urbanisme et du logement mais qui est surtout l’interlocuteur privilégié sur le dossier de la menace requin depuis la sortie ratée de la député-maire il y a deux semaines.
"Des profils intéressants venant de Pôle Emploi" sont déjà dans la mire de l’autorité municipale. "Une trentaine", selon l’adjoint. Au final, c’est 15 nouveaux MNS qui prendront place sur les vigies de Boucan Canot et des Roches Noires, les deux sites les plus risqués.
"Ce nombre de quinze n’est pas arrêté", précise toutefois le responsable municipale en charge des plages, Eric Pesnel.
Mais le nombre ne fait pas tout. "Ça demandera du temps, précise-t-il. Il faudra bien les former". Autre confirmation : la plage des Brisants, très prisée des surfeurs et bodyboarders, restera hors du champ de surveillance des sauveteurs. "Il existe deux types de plages : celles qui sont aménagées et surveillées et celles qui ne le sont pas. La plage des Brisants fera toujours partie de cette dernière catégorie. C’est aux risques et périls des usagers". Pourtant, au mois de juillet, une rencontre furtive avec un squale par un kayakiste avait déjà sonné comme un avertissement sans frais.
Un effectif de surveillance permanent
Après le renforcement à moyen terme en hommes, le matériel devrait être lui aussi amélioré. Là encore, la Mairie demande de la réflexion et du temps. "Nous n’avons pas attendu la dernière attaque pour munir Boucan d’une chaise haute et mobile de surveillance", d’environ 3m de haut. Par mer calme, à cette hauteur, les masses sombres dans l’eau sont détectables. Par temps de houle, là où les surfeurs sont de sortie, la moins bonne visibilité restera elle une problématique inchangée.
A l’heure actuelle, la commune de Saint-Paul déploie 32 MNS sur toutes ses plages, y compris à l’Ermitage. Le renfort attendu permettra d’effectuer des surveillances en mer et sur terre avec un effectif en roulement. Et puisque la municipalité compte décidément sur le concours de l’Etat mais aussi de la collectivité régionale pour l’aider dans cette tâche de sécurisation de ses plages, la panne ce matin d’un jet-ski des sauveteurs ne pourrait qu’aller dans le sens d’une force de surveillance totalement opérationnelle, et en tout temps.
Dernière interrogation non-levée par les différents interlocuteurs : le caractère simplement intermédiaire ou pas d’un tel dispositif de surveillance. A entendre tous les propos émis ces derniers jours, la mise en place attendue d’une sorte d’enclos sécurisé ne semble pas être la solution privilégiée. Sans vraiment l’avouer, les autorités tâtonnent face à une problématqiue inédite. Une phrase d’Emmanuel Sérpahin donne malgré tout une piste sur les intentions municipales : "les activités nautiques en grandes eaux se feront toujours aux risques et périls des pratiquants".